Conventuel

"La prière", de Man Rey.
“La prière”, de Man Rey.

Il y a des mots qui excitent sans le vou­loir, des mots aux­quels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».

Le con, on en rêve sou­vent, beau­coup. Poi­lu ou lisse, rebon­di ou fente dis­crète, orné de grandes ou de petites lèvres, odo­rant ou savon­né, gluant ou à peine humide: à cha­cun ses goûts. La seule chose impor­tante étant que la pro­prié­taire du con en fasse ce qu’elle veut, ne se pliant à aucun dik­tat. Le con n’est beau et bon que libre.

On en rêve et ça balaie toutes les autres pen­sées dans la tête, comme un coup de vent. Mais ce n’est pas ça, le sens éro­gène de conven­tuel. Pas le pet non plus, celui que fait par­fois le con, prou­vant ain­si qu’il pour­rait par­ler s’il le vou­lait. Non, conven­tuel, c’est un état d’esprit. Celui de l’amante qui veut peut-être mais peut-être pas. Qui ne sait pas encore si elle va rendre son con acces­sible. Cela dépen­dra des bai­sers et des caresses, des mots susur­rés, de l’ins­tant et du lieu, de sa las­ci­vi­té. Peut-être qu’elle ne veut que flir­ter, ou alors com­plè­te­ment s’abandonner. Conven­tuel, c’est ce moment où l’on ne sait pas encore si on va cho­ser de la manière la plus cochonne qui soit ou lire des poèmes de Pavese en fumant mélan­co­li­que­ment une ciga­rette. C’est une sorte d’attente, et ça tend, c’est exci­tant.

Pour le Petit Robert, conven­tuel est un adjec­tif signi­fiant «qui appar­tient à une com­mu­nau­té reli­gieuse». Ça vient de «couvent», où l’on ima­gine bien les nones ne pas savoir si oui ou non elles vont le faire, entres elles ou avec un cierge. Ou les deux, mer­ci mon Dieu.

- Mon sexe est en train de durcir, j'ai envie de toi... - Pour l'instant, ça ne me fait pas mouiller. Fais preuve d'un peu plus d'imagination...
- Mon sexe est en train de dur­cir, j’ai envie de toi…
- Pour l’ins­tant, ça ne me fait pas mouiller. Fais preuve d’un peu plus d’imagination…
- Retirons nos culottes, mais je ne sais pas si j'ai envie qu'on me lutine la chatte aujourd'hui.
- Reti­rons nos culottes, mais je ne sais pas si j’ai envie qu’on me lutine la chatte aujourd’hui.
- Pour l'instant, Pierre-André, je prend le soleil et c'est surtout de la langue de Martine dont j'ai envie. Peut-être que lorsqu'elle m'aura bien excitée tu pourras me prendre en levrette.
- Pour l’ins­tant, Pierre-André, je prend le soleil et c’est sur­tout de la langue de Mar­tine dont j’ai envie. Peut-être que lors­qu’elle m’au­ra bien exci­tée tu pour­ras me prendre en levrette.
- OK, je me la mets sur l'oreille. Mais quand tu m'as demandé si je voulais faire une partie de dames, j'imaginais autre chose...
- OK, je me la mets sur l’o­reille. Mais quand tu m’as deman­dé si je vou­lais faire une par­tie de dames, j’i­ma­gi­nais autre chose…

Les mots éro­gènes déjà publiés

Aba­boui­néacu­léateampé­lo­logueamuïs­se­mentais­se­lier,
besaigüebou­cho­teurbou­loirbuti­cu­la­mi­cro­phileché­la­tion,
contre-fen­discou­choircupres­sa­céedul­ça­qui­coleéco­querépi­neu­rien,
escu­lineesper­luettefalucheflo­cu­la­tiongaga­kugobangra­phor­rhée,
hale-dedansjacu­la­toirelamiemalo­lac­tique, mina­houetnonu­po­lernucale,
num­mu­laireobitpau­moyerpia­cu­laireréti­culerou­couyersémio­tique,
sul­ci­formesus­cep­tiontan­ta­liteulma­céeZan­zi.

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