Fellation.

Vider son sac

Nous uti­li­sons tous les jours des expres­sions sans connaître leur ori­gine ni même par­fois leurs sens exact. Grâce au Petit Lubric illus­tré, sachons mieux de quoi l’on parle.

Vider son sac: à l’origine, cette expres­sion est un terme de tri­bu­nal, explique Claude Dune­ton dans l’indispensable La Puce à l’oreille. Et le sac que l’on vide n’est «ni le cœur ni l’estomac» mais celui dans lequel les rou­leaux de docu­ments offi­ciels néces­saires lors d’un pro­cès étaient ran­gés, «celui où l’on met les pièces d’un pro­cès. (…) Chaque avo­cat arri­vait à l’audience avec le sien dont il sor­tait uns à uns les actes nota­riés, assi­gna­tions, mémoires et jus­ti­fi­ca­tifs de tous ordres. (…) Devant les juges, il vidait son sac entiè­re­ment, avec toute la hargne sans doute qui est de mise dans ces cas-là, et dont l’expression voguant seule loin des salles de jus­tice a gar­dé jusqu’à ce jour la colo­ra­tion agressive».

Illustrons l’expression

Fellation.
La fille du pas­teur Gaël-Yvan est un peu lasse des séances de vidage du sac de son père. Alors elle le lui secoue un peu, le sac, pour que ça aille plus vite. Mais elle se fait répri­man­der par sa mère, qui trouve que c’est agir comme une dévergondée.

Le pas­teur Gaël-Yvan en a marre. Il n’y en a que pour les musul­mans dans les médias. Per­sonne, jamais, ne parle des pro­tes­tants. Ou alors si peu. Même les 500 ans de la réforme passent inaper­çus. «Dieu a‑t-il cédé ses parts du mar­ché reli­gieux à Allah?» Gaël-Yvan a beau l’interpeller, le Grand Bar­bu ne répond jamais. Pas moyen de vider son sac, de plai­der sa cause. Alors, c’est un autre sac que le pas­teur fait vider par sa femme et sa fille, aux­quelles il demande de s’habiller en maho­mé­tanes pour opé­rer. Il se sent ensuite plus léger pour mon­ter en chaire et admo­nes­ter les trois parois­siens qui lui res­tent fidèles. Sa femme et sa fille, elles, ne viennent plus au culte, sous pré­texte qu’elles doivent net­toyer leur dégui­se­ment, se rin­cer la bouche, se laver les che­veux, pas­ser la ser­pillère jusqu’au pla­fond de la cure. Il faut dire que le pas­teur l’a bien plein, son sac, et qu’il en jaillit une quan­ti­té impres­sion­nante de foutre. Sacré Gaël-Yvan!

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