Jaculatoire

Un dessin de Louis Morier-Genoud
Un des­sin de Louis Morier-Genoud

Il y a des mots qui excitent sans le vou­loir, des mots aux­quels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».

Jacu­la­toire: on pense évi­dem­ment tout de suite à éja­cu­la­tion. Mais à une éja­cu­la­tion légè­re­ment tron­quée, pas flam­boyante. Vous voyez ce que je veux dire? Lorsqu’on est un peu fati­gué, pas trop ins­pi­ré, seul, las, dés­œu­vré, et qu’à l’abri des regards on le fait juste pour pas­ser le temps, pour s’occuper les mains et l’esprit l’espace d’un ins­tant; quelques coups de poi­gnet et ça y est. Comme un éternuement.

Et bien non. Jacu­la­toire est un adjec­tif qui exprime plu­tôt l’inverse: la fer­veur, l’élan et l’effusion. En reli­gion, par exemple, on pra­tique l’oraison jacu­la­toire, que le jésuite fran­çais Louis Bour­da­loue (1632–1704) décrit ain­si: «Ces prières sont courtes, et ne consistent qu’en quelques mots; mais ce sont des mots pleins d’énergie, et si je l’ose dire, pleins de sub­stance. De là vient qu’on les nomme prières jacu­la­toires, parce que ce sont comme des traits enflam­més qui tout à coup partent de l’âme, et percent le cœur de Dieu.»

Ain­si soit-il.

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