
Insécurité, retards, prix des billets… Il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que les CFF ne soient voués aux gémonies. Sans doute avec raison, ce qui ne m’empêche pas de toujours penser aux trains avec affection.
Cela tient en grande partie au fait que j’ai été couchettiste aux Wagons-Lits au tout début des années 80. Et que je garde quelques agréables souvenirs de cette expérience.
Notamment celui d’un événement survenu une nuit, sur la ligne Genève-Rome. J’officiais dans une ancienne voiture-couchettes, où une simple paroi de contre-plaqué séparait le compartiment de service de celui où se trouvaient les WC. Une paroi dans laquelle d’ingénieux collègues avaient percé de petits trous.
Une toison de rêve
Nous nous trouvions entre Bologne et Florence, tout le monde dormait et je rêvassais à je ne sais quoi lorsque je vis une belle Italienne se diriger vers les toilettes. Aussitôt, je m’agenouillais sur le sol et collais mon œil à l’un des trous. La vue était exceptionnellement parfaite. Je vis la Romaine remonter sa jupe et baisser sa petite culotte. Lorsqu’elle s’assit, sa toison emplit mon champ de vision. Elle était magnifique, dessinant entre les cuisses blanches un sombre triangle soyeux aux proportions parfaites. Il faisait chaud, l’air était moite et la fatigue, alliée à l’abus de café, me brûlait les yeux.
Puis il y eut ce bruit délicieux qui couvrit celui du train. Un jet d’urine sifflant et brillant. Le désir qui m’oppressa alors fut d’une violence inouïe, trop intense pour que je le soulage dans ma solitude de pauvre couchettiste.
Soif
Ce matin-là, arrivé à Rome, je n’allais pas dormir mais m’installais à une terrasse de Campo di Fiori, à côté des étals des poissonniers. Je bus beaucoup de vin blanc, imaginant à chaque gorgée que c’était à la vulve de l’inconnue que je m’abreuvais.
Ivre et épuisé, je dormis si profondément la nuit suivante, sur le trajet du retour, que j’en oubliai de réveiller les passagers qui descendaient à Milan.
Ce fut la fin de ma brève carrière de couchettiste et le début d’une grande soif.

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