Il y a des mots qui excitent sans le vouloir, des mots auxquels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».
Des culs, ma foi, il y en a de toutes sortes, vous le savez bien. Des ronds, des lourds, des larges, des culs serrés. Il y en a en goutte d’huile, d’autres carrés, des poilus, des plus ou moins bien fendus. Ceux qui appellent la caresse, ceux qui demandent la cravache, des culs à flatter, des culs à humer, des joliment cambrés ou tout à fait plats. Il y a des culs féminins, des culs masculins, des fripés, des fripons, des tout ronds. Des culs, encore des culs, c’est si bon.
Et autant il y a des culs, autant il y a d’envie. Parfois juste celle-ci, l’envie d’un cul. Pas de poésie, de philosophie, pas de politesse, pas de bavardage, pas d’échanges de points de vue, pas de débat, juste une envie d’ébats. Quand c’est ainsi qu’on se sent, on part à la cueillette, on écume les soirées, les rues, les café, à la recherche d’une ou d’un avec qui perdre la tête, se la mettre à l’envers, cul par-dessus tête. On écume à la recherche d’un ou de plusieurs culs: c’est l’action d’écubier. J’écube, tu écubes, il/elle écube… A tous les temps, tous les pronoms, en toutes saisons. C’est une activité plus agréable que le travail, une liberté, et tant pis si l’on rentre bredouille, la quête est belle, et rien que d’y penser, je vais y aller, aller écubier. Viens avec moi.
Dans le dictionnaire, on me dit que l’écubier est une «ouverture circulaire ou ovale, ménagée dans la muraille d’un navire de chaque côté de l’étrave, et dans laquelle passent les chaînes d’ancre». Celle du cul, d’ouverture, est plutôt la promesse d’un beau voyage. Levons l’ancre camarade!
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