Factrice

Education sexuelle et grosses conneries

Factrice
Jean-Roger accueil avec allé­gresse la fac­trice qui lui livre la der­nière édi­tion de l’Ac­tu Q.

«Bou­deuse, Pau­line revient vers moi. Mais elle conti­nue de zieu­ter sur son Fran­cis qui fait les yeux doux à sa blonde de plus en plus vul­gaire, et je ne dis pas ça parce que je tiens avec ma femme. Pau­line a net­te­ment plus de classe, même si elle verse, elle aus­si, par­fois dans le vul­gaire, mais je ne me plains pas du tout, car de temps à autre, ça m’excite plus qu’un peu!», Club des Cinq, par Patrik, sur Reve­bebe

Demandez aux enfants!

De manière géné­rale, la pré­ten­tion des adultes est incom­men­su­rable. Ils croient tout savoir – com­ment mettre fin à la guerre en Syrie, ce que pense Donald Trump, ce qu’est le bon­heur – et se sentent donc auto­ri­sés à «édu­quer», notam­ment les enfants — mais aus­si les pauvres et les Afri­cains. «Com­ment expli­quer le sexe à un enfant?», se demande Ter­ra­fe­mi­na, relayant le site Pure­wow.

Ne pas nommer

Le pre­mier conseil est d’«utiliser un lan­gage scien­ti­fique», d’employer «des termes médi­caux (…)“pénis” plu­tôt que “kiki” et “vagin” plu­tôt que “dou­doune”. Les pédiatres et les experts paren­taux conseillent d’ailleurs aux enfants d’ap­pe­ler leurs par­ties géni­tales par leurs noms réels». Ah bon? Et qui décide ce qu’est le nom «réel» des choses? Qui décide que les noms «réels» sont ceux des méde­cins et pas ceux uti­li­sés par les gens, par vous et moi?

Ne rien dire

Deuxième conseil: «N’en par­lez pas trop tôt (…) à par­tir de six ou sept ans, les enfants peuvent être aptes à com­prendre». Vous l’aurez donc com­pris, par­ler de sexe à un enfant de moins de six ans consiste à… ne pas lui en parler.

Cacher le sexe
Il est conseillé de tou­jours avoir avec soi des boîtes où cacher la sexualité.

Ne pas écouter

Troi­sième conseil: «Lui retour­ner la ques­tion (…) Vous gagne­rez d’a­bord du temps pour réflé­chir à la réponse que vous sou­hai­tez lui four­nir.» Ce fai­sant, l’enfant n’apprendra pas grand-chose sur le sexe mais beau­coup sur les débats télé­vi­sés où per­sonne n’écoute per­sonne, l’important étant de dire ce que l’on a à dire, pas d’en débattre.

Ne pas parler de plaisir

Qua­trième conseil: «N’en faites pas un tabou (…) lui ensei­gner l’im­por­tance des moyens de contra­cep­tion afin d’é­vi­ter les MST et gros­sesses non dési­rées, mais aus­si de lui signi­fier l’im­por­tance d’a­voir des rap­ports sexuels consen­tis, appré­ciés et non pré­ci­pi­tés». Bien sûr, se pro­té­ger est impor­tant et le consen­te­ment fon­da­men­tal. Mais le plai­sir? Ça reste tabou?

Saucisse
- Vous voyez, les enfants, si je mets le pénis de papa dans ma bouche, ce n’est pas par plai­sir mais parce que c’est nourrissant…

Ne pas dévier de la morale

Cin­quième conseil: «Faites la part belle aux sen­ti­ments (…) Rap­pe­lez-lui bien que dans “faire l’a­mour”, il y a le mot “amour” qui pré­do­mine». Sauf que «faire l’amour» n’est pas la seule manière de décrire l’acte sexuel. Que lier la sexua­li­té à l’amour est un point de vue moral et mora­li­sa­teur qui mène plu­tôt à la névrose qu’à la connais­sance de soi et des autres. Que l’on peut très bien res­pec­ter son ou sa par­te­naire et lui don­ner du plai­sir sans «l’aimer».

Dieu est amour
- Oui ma soeur, Dieu est amour.

Inversez les rôles!

Dans tout ce gali­ma­tias, seul le troi­sième conseil est inté­res­sant: «Retour­nez-lui la ques­tion». Pas pour «gagner du temps», non, mais parce que la vision «adulte» de la sexua­li­té est catas­tro­phique. Elle est fon­dée sur la frus­tra­tion, sur la mécon­nais­sance, sur le men­songe, les a prio­ri, les rap­ports de domi­na­tion, la mal­trai­tance des faibles par les puis­sants, bref, sur le patriar­cat et les rap­ports mar­chands. Alors, si les enfants pou­vaient, avant d’être per­ver­tis par eux, expli­quer aux adultes ce qu’est la sexua­li­té, sans doute serions-nous un peu moins cons.

Faire les malins
Les adultes sont sou­vent à la peine en matière de sexua­li­té, ce qui ne les empêche pas de faire les malins.

Quelques exemples

Vous pen­sez que j’exagère au sujet de la conne­rie des adultes en matière de sexua­li­té? Lisez «Sexe: com­ment faire cra­quer un homme sans le tou­cher», de San­té Maga­zine. Vous y appren­drez – un savoir fon­dé sur des «études scien­ti­fiques» – que «regar­der un film d’horreur ou se racon­ter des his­toires de fan­tômes en pla­çant une lampe torche sous notre visage aurait un effet d’excitation sexuelle chez les hommes», ou encore que «les com­por­te­ments altruistes sont asso­ciés à une hausse du désir de la part du par­te­naire du sexe oppo­sé, et à une hausse du nombre de rap­ports sexuels, les hommes y seraient par­ti­cu­liè­re­ment sen­sibles».

Sombrero
Une étude menée par l’As­so­cia­tion mon­diale des fabri­cants de cha­peaux démontre que le port du som­bre­ro par la femme peut finir par pro­vo­quer une érec­tion chez l’homme. Il suf­fit d’a­voir un peu de patience…

Vous pou­vez éga­le­ment consul­ter le site Info Chré­tienne, qui nous apprend que «l’adul­tère ne com­mence pas avec le sexe, pre­nez garde aux SMS (…) Car le cœur de l’homme (et de la femme…) est tor­tueux par-des­sus tout (Jéré­mie 17:9), une conver­sa­tion inno­cente peut débou­cher sur plus, plus de sous-enten­dus, plus de moments équi­voques, un cœur à cœur, et peut-être le début de l’infidélité».

SMS
- Vous ne vou­driez pas plu­tôt m’en­voyer des SMS? Je trou­ve­rais ça plus excitant…

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