Emmanuelle, mon manuel

Emmanuelle Arsan, par Pierre Molinier, 1967.
Emma­nuelle Arsan, par Pierre Moli­nier, 1967.

La por­no­gra­phie influence-t-elle les enfants et les ado­les­cents qui la regardent? Les avis divergent, psy­cho­logues et autres scien­ti­fiques n’étant pas tou­jours d’accord entre eux. Quant à moi, je n’en sais rien. Sauf que je constate que les époques où la por­no­gra­phie n’était pas aus­si faci­le­ment acces­sible qu’au­jourd’­hui n’ont pas tou­jours géné­ré des adultes épa­nouis sexuel­le­ment et atten­tion­nés les uns envers les autres. Ni des socié­tés où la femme était par­ti­cu­liè­re­ment res­pec­tée. Et il ne m’est jamais appa­ru que les puri­tains, de toutes obé­diences et reli­gions, fussent par­mi les gens les plus fré­quen­tables de ce point de vue.
Sur­tout, ce qui me semble très obs­cu­ran­tiste, c’est cette idée que la por­no­gra­phie ne pour­rait avoir qu’une influence NÉGATIVE. Les gens qui l’affirment ne doivent pas en regar­der sou­vent et culti­ver une idée de la sexua­li­té ter­ri­ble­ment nor­ma­tive et compassée.

Por­no­gra­phie éducative
J’ai lu très jeune les deux pre­miers volumes d’Emma­nuelle, j’étais encore puceau. Ce que j’ai décou­vert alors, ce n’est pas seule­ment une fan­tas­tique exci­ta­tion sexuelle, mais aus­si que le désir pou­vait être un don, une com­mu­nion, un raf­fi­ne­ment. Que la sexua­li­té ne se can­ton­nait pas au pénis et au vagin. Que deux femmes pou­vaient se don­ner du plai­sir, deux hommes aus­si, deux hommes et deux femmes même, plus encore. Ce qui fait que lorsque quelques années plus tard, une jeune femme m’a ouvert ses bras et ses jambes pour la pre­mière fois, j’avais de l’avance sur mes cama­rades de pro­mo­tion, connais­sant par exemple l’existence − et même l’emplacement! − du cli­to­ris. Je ne dis pas que ça a fait de moi un meilleur amant, mais ça m’a don­né le goût de ten­ter d’en être un.
Et s’il y a effec­ti­ve­ment des pis­ton­nages méca­niques et sans ins­pi­ra­tion dans la por­no­gra­phie actuelle, il s’y trouve aus­si de mul­tiples cun­ni­lin­gus, des caresses osées, des ins­pi­ra­tions pour une sexua­li­té à la fois raf­fi­née et épanouie.

Marayat (le vrai prénom d'Emmanuelle Arsan) photographiée par Lesoualch.
Marayat (le vrai pré­nom d’Em­ma­nuelle Arsan) pho­to­gra­phiée par Lesoualch.

Réédi­tion
Ayant conser­vé beau­coup d’affection pour l’héroïne de mes 14 ans, (mal­gré l’inepte film qu’en fit ensuite Just Jae­kin), je vous signale que les Edi­tions Bel­fond sont en train de réédi­ter les romans d’Emma­nuelle Arsan. Et qu’à la librai­rie Humus, à Lau­sanne, vous en trou­ve­rez plu­sieurs édi­tions d’occasion, que vous pré­sen­te­ra un libraire pos­sé­dant une grande connais­sance sur le sujet.

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