Il y a des mots qui excitent sans le vouloir, des mots auxquels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».
Une des grandes différences entre nous et les animaux tient au fait que, contrairement à eux, nous n’avons pas de saison naturelle pour le sexe. Ovulation ou pas, nous chosons.
Mais il y a malgré tout des moments où nous perdons plus la tête que d’autre, où le désir sexuel nous submerge. Des matins où l’on se réveille avec le corps en alerte, les sens en émois. Des jours où nous saisit le gagaku. Un tsunami sensuel, un envoûtement. Alors, à la boulangerie, ce n’est pas de pain que l’on a faim, mais des miches rebondies et odorantes de la boulangère, de son baba gorgé de cyprine. Au garage, ce n’est pas la voiture qu’on amène à l’athlétique mécanicien, mais un corps fiévreux, des pointes de seins durcies, une vulve à explosion, des fesses blanches pour ses mains noires de graisse. Et lors du repas entre amis, soudain on ne dit plus: «tu reprends un peu de vin?», mais: «tu veux prendre ma femme tandis que je m’enivre de la tienne?» Gagaku. Affolant, si bon.
C’est presque ça: un ancien style de musique de cour au Japon, accompagnant des danses. Celles du désir, pourquoi pas.


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