Il y a des mots qui excitent sans le vouloir, des mots auxquels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».
Jaculatoire: on pense évidemment tout de suite à éjaculation. Mais à une éjaculation légèrement tronquée, pas flamboyante. Vous voyez ce que je veux dire? Lorsqu’on est un peu fatigué, pas trop inspiré, seul, las, désœuvré, et qu’à l’abri des regards on le fait juste pour passer le temps, pour s’occuper les mains et l’esprit l’espace d’un instant; quelques coups de poignet et ça y est. Comme un éternuement.
Et bien non. Jaculatoire est un adjectif qui exprime plutôt l’inverse: la ferveur, l’élan et l’effusion. En religion, par exemple, on pratique l’oraison jaculatoire, que le jésuite français Louis Bourdaloue (1632–1704) décrit ainsi: «Ces prières sont courtes, et ne consistent qu’en quelques mots; mais ce sont des mots pleins d’énergie, et si je l’ose dire, pleins de substance. De là vient qu’on les nomme prières jaculatoires, parce que ce sont comme des traits enflammés qui tout à coup partent de l’âme, et percent le cœur de Dieu.»
Ainsi soit-il.
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