Mon cul sur la commode

delteil

«Le libraire m’a dit que l’histoire d’O avait été publiée en livre. Je le lui ai ache­té, l’ai lu d’une traite. La pauvre n’a pas sou­vent ri.» Ophé­lie, l’héroïne de Mon cul sur la com­mode, de Del­feil de Ton, aux Edi­tions Wombat.

En 1975 sor­tait le film His­toire d’O, de Just Jea­ckin,  et le maga­zine L’Express y consa­crait sa cou­ver­ture. Une sou­daine mise en lumière pour le roman épo­nyme, publié en 1954, à seule­ment 600 exem­plaires, par Jean-Jacques Pauvert.

Moque­rie
«Un libraire de quar­tier n’au­rait pas mis His­toire d’O en vitrine, puis voi­là qu’on annonce un film et qu’un grand heb­do­ma­daire met la belle maso­chiste en une, que tout à coup on la voit par­tout et que le chef-d’œuvre lit­té­raire, appré­cié des curieux et des let­trés, devient un objet de consom­ma­tion cou­rante. Belle occa­sion de se moquer», se sou­vient Del­feil de Ton sur le site even.fr, expli­quant pour­quoi il écri­vit à l’époque, dans Hara Kiri, un pas­tiche d’His­toire d’O: Mon cul sur la com­mode.
Un pas­tiche aujourd’hui réédi­té par les Edi­tions Wom­bat, avec une suite inédite, Retour à Pas­sy (la suite offi­cielle d’His­toire d’O étant Retour à Rois­sy).

L’histoire
L’héroïne de Mon cul sur la com­mode, comme O, est cédée par son amant à Sir Ste­phen, lequel la cède à son tour au Com­mo­dore de la Seine, qui l’enchaîne sur une com­mode de style et l’envoie, par camion de démé­na­ge­ment, se faire prendre et battre dans toute la France, et même au-delà.
Dans Retour à Pas­sy, nous retrou­vons Ophé­lie ven­due à un Sul­tan arabe, tou­jours sur sa com­mode. Là, elle sera offerte à toutes sortes d’hommes, notam­ment à une délé­ga­tion de mili­taires chi­nois, à des Bré­si­liens tra­vaillant dans le bâti­ment, à un pré­sident fran­çais, ou encore à des nains de cirque. Les années pas­sant, Ophé­lie fini­ra par des­cendre son cul de la com­mode pour rejoindre le harem du sul­tan, puis, fina­le­ment, la France.

Extraits
Ce livre est un pur régal, drôle, bien écrit, extra­va­gant. En voi­ci quelques extraits :

«L’ami fai­sait entrer deux ou trois doigts dans le cul d’Ophélie: «On pour­rait y faire pas­ser un auto­bus», dit-il en riant. «J’y ai pen­sé», dit Sir Ste­phen, «je vou­lais ache­ter un de ces jouets d’en­fant, vous savez, leur dia­mètre est à peine plus grand que celui de mon poing, on pour­rait l’en­cu­ler d’un de ces auto­bus le plus aisé­ment du monde.»

«Il regar­da encore, en la fai­sant se retour­ner, la marque au fer rouge des ini­tiales de Sir Ste­phen sur ses fesses, et il dit qu’il y ferait ajou­ter les siennes. Quand il fut par­ti, Ophé­lie se dit que les ini­tiales de Sir Ste­phen étaient «SS» et que celles du Com­mo­dore Rivière de Seine étaient «CRS». Cela ferait «CRS SS». Ophé­lie rit. Elle avait de l’humour.»

«− Je la pré­fère avec sa com­mode qu’avec son anneau entre les jambes. Dans cer­taines posi­tions, on se pre­nait la queue dedans. Et l’autre répon­dait : − On voit bien, mon cher, que vous n’avez jamais reçu sa com­mode sur les pieds.»

«Elle s’était sou­mise pour tout subir. S’était-elle sou­mise aus­si pour ne subir rien?»

«Un jour, comme ça, sans y pen­ser, Ophé­lie intro­dui­sit un doigt dans l’anus de Mon Sul­tan. Il sur­sau­ta. (…) Ophé­lie dut expli­quer son com­por­te­ment (…). Elle n’y avait jamais réflé­chi. Le doigt dans le cul se met d’instinct, ou alors à la demande.»

C’est tel­le­ment mieux que Fif­ty Shade

PS: un grand mer­ci à Michel, de la librai­rie Humus, pour m’avoir signa­lé la sor­tie de “Mon cul sur la com­mode”. J’ai rame­né d’autres ouvrages bien inté­res­sants de ma der­nière visite à la librai­rie, je vous en par­le­rai prochainement. 

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