Pan sur le Q: Willy Pasini

pasini

La sexo­lo­gie est un grand fourre-tout, et sexo­logue, c’est un peu comme curé, psy­cha­na­lyste ou porte-parole du FMI. Ça tient plus du tour de passe-passe que de l’évolution de la pen­sée. Willy Pasi­ni est le plus média­tique des sexo­logues de Suisse romande, grand bien lui fasse.
Sauf que par­fois, il pousse le bou­chon un peu loin. Dans le der­nier numé­ro de Coopé­ra­tion, il signe Accro au sexe: un vrai pro­blème, une chro­nique conçue comme un numé­ro d’illusionniste.

«Les médias, ces der­nières année, se sont sou­vent inté­res­sés au désir exces­sif, suite aux confi­dences de célé­bri­tés, comme Michael Dou­glas, Kate Moss ou Tiger Woods.» Débon­naire, le pro­fes­seur com­mence par dévoi­ler son truc: ce dont il nous parle est en fait une mode média­tique fon­dée sur le com­por­te­ment de peoples qui, pour excu­ser des infi­dé­li­tés à répé­ti­tion, ont lais­sé leurs avo­cats plai­der la «mala­die». «La dépen­dance sexuelle fait par­tie des nou­velles dépen­dances…» Ah bon? Avant Michael Dou­glas, Kate Moss et Tiger Woods, per­sonne n’en était atteint? Comme c’est étrange…

«Pre­nons Marc (36 ans), marié depuis dix ans. Chaque fois qu’il voit une fille dans la rue, il ima­gine son vagin…» Et Willy Pasi­ni, lorsqu’il croise une fille dans la rue, il ima­gine quoi? Son four à micro-ondes? Le Pro­fes­seur semble igno­rer que nous sommes des êtres sexués, et que si notre espèce se per­pé­tue depuis quelques mil­lé­naires, c’est bien parce que les hommes savent recon­naître l’organe indis­pen­sable à la repro­duc­tion dont sont munies les femmes. Et il n’y a pas que chez les humains que ça fonc­tionne ain­si. Peut-être Pasi­ni devrait-il un peu moins lire la presse people et un peu plus Darwin.

«La dépen­dance sexuelle est liée à une dif­fé­rence de genres. Pre­nons la nym­pho­mane; son com­por­te­ment est hyper­sé­duc­teur, elle a des ren­dez-vous avec des incon­nus et de nom­breux fan­tasmes. Mais son com­por­te­ment sexuel est moins sou­vent agres­sif que chez l’homme». Ain­si, une femme ayant des ren­dez-vous avec des incon­nus, de nom­breux fan­tasmes et un com­por­te­ment sexuel moins agres­sif que les hommes serait UNE NYMPHOMANE! De la futi­li­té de la presse people, nous voi­là pro­je­tés en plein Moyen Age.

Et pour gué­rir tout ça, Willy Pasi­ni nous explique que: «La thé­ra­pie com­mence avec une hos­pi­ta­li­sa­tion et des médi­ca­ments pour blo­quer le réflexe com­pul­sif.» Voi­là qui sonne comme une de ces menaces qu’on nous pro­fé­rait lorsque nous étions enfants: «Si tu conti­nues à tou­cher ton zizi, le Pro­fes­seur Pasi­ni va te blo­quer le réflexe compulsif!»

Ça fait peur, non?

A quoi pense donc le Professeur Pasini lorsqu'il voit une femme?
A quoi pense donc le Pro­fes­seur Pasi­ni lors­qu’il voit une femme?
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