Paumoyer

Une image du photographe américain Leon Levinstein (1910-1988).
Une image du pho­to­graphe amé­ri­cain Leon Levin­stein (1910–1988).

Il y a des mots qui excitent sans le vou­loir, des mots aux­quels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».

Il y a ce qu’on fait dans l’alcôve, lorsqu’on est amants, et ce qu’on fait avant de l’être; qui va nous y mener, mais ce n’est pas sûr; on est jamais cer­tain que cela finisse bien, que nos sexes vont se tou­cher, s’envelopper, exulter.

Pau­moyer, ce serait le bal des attou­che­ments dis­crets aux­quels se livrent deux per­sonnes que le désir rap­proche. Je passe la main sur ton épaule, je m’arrête sur l’arrondi, frôle. Tu poses ta main sur la mienne, tes doigts pia­notent dis­crè­te­ment, tu les retires len­te­ment, les ongles en pointe. Je laisse ma main sur ta hanche, deux secondes de plus que per­mis, écar­tant les doigts pour sen­tir ta cha­leur, pour que tu ima­gines que je pour­rais t’attirer à moi, col­ler ton bas­sin contre le mien et alors tu consta­te­rais que je bande. Pau­moyer, c’est frô­ler la peau de l’autre, et les épi­dermes s’affolent. Pau­moyer, c’est une atti­tude, des mou­ve­ments du corps qui indiquent que le sexe est main­te­nant au gou­ver­nail. C’est des regards. Il y a des yeux qui bandent, des yeux qui mouillent, qui brûlent, dans les­quels on lit le désir de se lécher, de se bai­ser, de mettre nos doigts dans tous les trous, tous les coins, les recoins. Les pau­moyeurs et les pau­moyeuses naviguent sur un fleuve au fort cou­rant, pour­tant, grâce à leur art de la navi­ga­tion, ils ne cha­virent pas. Pas encore.

En réa­li­té, pau­moyer, c’est le fait de haler à la main, un cor­dage, par exemple, ou une chaîne d’ancre. Comme on hale le désir, celui de l’autre, jusqu’à nos lèvres, jusqu’au pre­mier baiser.

Certains gestes indiquent que le sexe est en alerte.
Cer­tains gestes indiquent que le sexe est en alerte.
Il y a des yeux qui brûlent, qui mouillent... Comme ceux de la pin-up Anita Ventura.
Il y a des yeux qui brûlent, qui mouillent… Comme ceux de la pin-up Ani­ta Ventura.
Paumoyer, c'est haler le désir...
Pau­moyer, c’est haler le désir…
... Haler l'autre jusqu'au premier baiser.
… Haler l’autre jus­qu’au pre­mier baiser.
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