Il y a des mots qui excitent sans le vouloir, des mots auxquels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».
Il y a ce qu’on fait dans l’alcôve, lorsqu’on est amants, et ce qu’on fait avant de l’être; qui va nous y mener, mais ce n’est pas sûr; on est jamais certain que cela finisse bien, que nos sexes vont se toucher, s’envelopper, exulter.
Paumoyer, ce serait le bal des attouchements discrets auxquels se livrent deux personnes que le désir rapproche. Je passe la main sur ton épaule, je m’arrête sur l’arrondi, frôle. Tu poses ta main sur la mienne, tes doigts pianotent discrètement, tu les retires lentement, les ongles en pointe. Je laisse ma main sur ta hanche, deux secondes de plus que permis, écartant les doigts pour sentir ta chaleur, pour que tu imagines que je pourrais t’attirer à moi, coller ton bassin contre le mien et alors tu constaterais que je bande. Paumoyer, c’est frôler la peau de l’autre, et les épidermes s’affolent. Paumoyer, c’est une attitude, des mouvements du corps qui indiquent que le sexe est maintenant au gouvernail. C’est des regards. Il y a des yeux qui bandent, des yeux qui mouillent, qui brûlent, dans lesquels on lit le désir de se lécher, de se baiser, de mettre nos doigts dans tous les trous, tous les coins, les recoins. Les paumoyeurs et les paumoyeuses naviguent sur un fleuve au fort courant, pourtant, grâce à leur art de la navigation, ils ne chavirent pas. Pas encore.
En réalité, paumoyer, c’est le fait de haler à la main, un cordage, par exemple, ou une chaîne d’ancre. Comme on hale le désir, celui de l’autre, jusqu’à nos lèvres, jusqu’au premier baiser.
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