Il y a des mots qui excitent sans le vou­loir, des mots aux­quels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».

Pour ima­gi­ner ce que pour­rait vou­loir dire rou­couyer, il faut faire appel tout à la fois à des connais­sances phy­siques et argo­tiques. Parce qu’il y a roue et couiller. La roue, vous voyez ce que c’est, je pense. Couiller, tout dépend d’où vous êtes nés, et qui vous avez fré­quen­té. Quand j’étais enfant, on savait, dans mon quar­tier, que les mes­sieurs découillaient. C’est-à-dire que du jus sor­tait de leurs couilles quand ils étaient contents avec une dame. Et que nous aus­si, un jour, on y arri­ve­rait, si on tirait bien régu­liè­re­ment sur notre élas­tique, dans les caves de l’immeuble.

Rocouyer, ce pour­rait être un  terme né dans une boîte échan­giste du Moyen Age et qui dési­gne­rait le fait de jouir alors que l’on est plu­sieurs à cho­ser en même temps. Ima­gi­nez deux hommes et deux femmes (ou trois hommes et une femme, ou trois femmes et un homme, ou quatre hommes ou quatre femmes, selon ce qui vous excite le plus). Les quatre per­sonnes sont cou­chées et forment un cercle. Cha­cune suce et lèche le sexe d’une per­sonne et se fait sucer et lécher le sien par une autre. Quand tout le monde rou­coule de plai­sir, ça rou­couye. Rou­couyer, c’est prendre du plai­sir de l’action d’une per­sonne à laquelle on n’est pas en train de faire une gâte­rie. Comme lorsque madame jouit du cun­ni­lin­gus que lui pro­digue une femme (ou un homme) prise en levrette par son mari. Si vous ne voyez tou­jours pas à quoi ça peut res­sem­bler, invi­tez vos voi­sins, buvez de l’alcool, met­tez-vous tout nu et lais­sez la soi­rée déraper.

Pour ceux qui ne sont pas des obsé­dés sexuels, et pour le dic­tion­naire offi­ciel, le rou­couyer est un arbre tro­pi­cal, dont le fruit est le rou­cou. C’est très joli, ça res­semble à des couilles.