Trio.

Syzygie

Trio.
Endor­mie entre ses deux amants, eux-mêmes som­no­lents, juste après une étreinte, en atten­dant la suivante.

Il y a des mots qui excitent sans le vou­loir, des mots aux­quels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes». 

Débu­ter l’année avec un mot aus­si épa­tant, c’est exci­tant, non? Il faut com­men­cer par le pro­non­cer, d’a­bord dans sa tête, ensuite à haute voix. Puis obser­ver le mou­ve­ment raf­fi­né de la langue dans la bouche, et ce souffle entre les lèvres. C’est une danse, un bal­let, un vol de papillon, une transe, un mur­mure originel.

Quant au sens, ma foi, vous l’aurez com­pris, il y a le zi de zizi, le ci d’ici, le gie de gésir. C’est quand le sexe gît, ici, après l’étreinte. Quand la pine et le con, ras­sa­siés, ne bougent plus, ni ne tremblent, ni ne bandent, ni ne mouillent. C’est quand les amants s’endorment, mêlés l’un à l’autre, l’un dans l’autre, et que leurs sucs et leurs fluides les scellent les uns aux autres. Cela peut ne durer qu’un ins­tant, quelques minutes, plu­sieurs heures, qu’importe. Sor­tant de la syzy­gie, on se regarde, un peu K.O., un peu grog­gy, on s’écarte, se décolle, cela fait un petit bruit pois­seux mais déli­cat et dans tes yeux il y a un uni­vers dans lequel je plonge à en perdre haleine.

Pour le dic­tion­naire offi­ciel, la syzy­gie, c’est «la posi­tion de la Lune en conjonc­tion ou en oppo­si­tion avec le Soleil». C’est soit la pleine lune soit la nou­velle lune. Comme ton cul est beau!

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