Ampélologue

Il y a des mots qui excitent sans le vou­loir, des mots aux­quels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».

 

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Je vous vois venir: ampé­lo­logue devrait être mis en rela­tion avec la hampe. Avec l’art de la fel­la­tion, donc. Pas du tout! Ni avec les lolos, d’ailleurs, même si eux aus­si on les aime en bouche, lorsqu’on est petit pour se nour­rir, plus grand pour titiller les tétons, et tontaine.

 

Dans ampé­lo­logue, il y a pel, le poil en occi­tan (pelo en espa­gnol). Il s’agirait donc d’une science du poil. Savoir le dégus­ter. Celui qui gar­ni les ais­selles, celui du sexe. Le poil autour des lèvres, entre les fesses. Ça garde le goût, le magnifie.

 

Aujourd’hui, la mode est au Saha­ra, au désert, à la dune nue, lisse, débrous­saillée. Pour­tant, dans les boucles se nichent les arômes. C’est ce qu’un ampé­lo­logue sait recon­naître, goû­ter, décryp­ter. A l’a­veugle, il recon­naît l’o­ri­gine, le terroir.

 

 

Esthé­ti­que­ment aus­si: il appré­cie l’ombre expres­sion­niste, l’émotion. Parce que le poil est ce qui arrête la lumière, qui recouvre pour mieux qu’on découvre, et il fut un temps où le désir savait se faire dési­rer. Le poil, c’est la non faci­li­té, le fait d’ouvrir un che­min, comme dans la jungle. Le plai­sir comme un tré­sor qu’on cherche tou­jours et encore, comme une île. Quelques pal­miers, le vent, les embruns; tu m’accueilles si tu veux. Oui.

 

En réa­li­té, un ampé­lo­logue «étu­die la vigne, son ori­gine géo­gra­phique, l’a­dap­ta­tion des souches à dif­fé­rents sols et cli­mats». Comme en exa­mi­nant les poils on peut savoir ce qui le mieux les fait mouiller.

Avant d'accéder aux flaveurs des poils, il faut parfois retirer une première écorce.
Avant d’ac­cé­der aux fla­veurs des poils, il faut par­fois reti­rer une pre­mière écorce.
Ensuite, on examine la couleur, la texture, on hume les odeurs.
Ensuite, on exa­mine la cou­leur, la tex­ture, on hume les odeurs.
Et enfin on peut déguster!
Et enfin on peut déguster!
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