«Le corps, le plai­sir, la repré­sen­ta­tion por­no­gra­phique et le tra­vail sexuel sont des outils poli­tiques dont on doit s’emparer». Vir­gi­nie Despentes.

Féministes pornographes

Ven­dre­di 25 jan­vier, à 20h, la Lan­terne Phal­lique de Lau­sanne pro­jette Mutantes (Fémi­nisme Por­no Punk), un docu­men­taire de 2009 de la réa­li­sa­trice et écri­vaine fran­çaise. On y suit Vir­gi­nie Des­pentes dans une série d’en­tre­tiens réa­li­sés aux Etats-Unis et en Europe auprès d’artistes (notam­ment Annie Sprinkle), théo­ri­ciennes, acti­vistes queer, et on y voit des docu­ments d’archives autour de l’action poli­tique des tra­vailleuses sexuelles. La pro­jec­tion sera sui­vie d’un débat.

Hypocrisie française

Une entre­prise de livrai­son de repas à domi­cile a enga­gé l’actrice por­no Kat­su­ni pour un clip van­tant ses mérites (ceux du site, pas de l’actrice). Suite à une plainte, le clip, com­po­sé de trois say­nètes paro­diant les codes du ciné­ma X, a été consi­dé­ré comme vio­lant trois recom­man­da­tions de l’ARP (auto­ri­té de régu­la­tion pro­fes­sion­nelle de la publi­ci­té), notam­ment celle sti­pu­lant que «La publi­ci­té ne doit pas réduire la per­sonne humaine, et en par­ti­cu­lier la femme, à la fonc­tion d’objet.»

L’Amérique profonde

Au Sun­dance Film Fes­ti­val, deux films font scan­dale. Dans le pre­mier, Kill Your Dar­ling, Daniel Rad­cliffe incarne Allen Gins­berg, le poète Beat. C’est ain­si qu’Harry Pot­ter se retrouve nu, ini­tié à l’al­cool et aux drogues et se fai­sant tailler une pipe par un homme. Le second, Love­lace, est un bio­pic sur l’actrice de Deep Throat (Gorge pro­fonde, 1972). Lin­da Love­lace (1949–2002) y incar­nait une femme dont le cli­to­ris se trouve au fond de la gorge et qui, pour atteindre la jouis­sance, devait ava­ler le plus pro­fon­dé­ment pos­sible les sexes mas­cu­lins. (J’en pro­fite pour rap­pe­ler à cer­tains que le cli­to­ris se trouve en fait au som­met des petites lèvres de la vulve et qu’il est de bon ton de le saluer avant d’entrer). C’est l’actrice Aman­da Sey­fried (ici dans un extrait du film) qui joue le rôle de celle qui fut une des pre­mières stars du por­no. Indi­gnés, un groupe de poli­ti­ciens conser­va­teurs a deman­dé au gou­ver­neur de l’Utah de reti­rer l’aide de 300 000 dol­lars allouée au festival.

Et ce sera tout pour aujourd’hui.