Certains mots excitent sans le vouloir, on leur prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».
Il y a dans le sexe beaucoup d’attente. Je ne parle pas de l’orgasme, mais du temps qui sépare le moment où l’on a envie d’une relation sexuelle et celui où on en a une. Cela n’a aucun rapport avec l’esperluette, qui n’est pas l’espoir de quelque chose.
L’esperluette est une variante de la fellation. De la pipe, donc, du pompier, de la turlutte, d’une flûte, de la sucette, d’un pompage, de la plume… C’est presque une gorge profonde, mais pas si profonde. Lors d’une esperluette, le gland ne va pas se loger au fond de la gorge; il s’arrête à l’entrée, poliment, donne de la tête contre l’uvule, s’y frotte et l’actionne, comme s’il tirait une chevillette. Le pénis n’est ainsi pas assez loin dans la bouche pour que la fellatrice puisse, du bout de la langue, lécher les couilles. C’est donc avec les mains qu’elle caresse la paire, tandis que tinte sa luette. Et quand la bobinette choit, un filet de miel crémeux coule dans la gorge du Petit Chaperon Rouge (qui, depuis le temps, a largement atteint sa majorité sexuelle). L’esperluette est rendue encore plus délicieuse lorsqu’à la caresse aux couilles s’ajoute l’insertion d’un doigt (ou deux) entre les fesses. On dit alors que c’est une esperluette artisanale.
Pour de vrai, l’esperluette est une autre manière (bien plus jolie) de désigner le «et» commercial. Le résultat de la ligature du «e» et du «t». Comme lorsque la pine va à la bouche − ou la bouche à la pine − et que ça créé des liens.
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