Esperluette

flute

Cer­tains mots excitent sans le vou­loir, on leur prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».

Il y a dans le sexe beau­coup d’attente. Je ne parle pas de l’orgasme, mais du temps qui sépare le moment où l’on a envie d’une rela­tion sexuelle et celui où on en a une. Cela n’a aucun rap­port avec l’esperluette, qui n’est pas l’espoir de quelque chose.

L’esperluette est une variante de la fel­la­tion. De la pipe, donc, du pom­pier, de la tur­lutte, d’une flûte, de la sucette, d’un pom­page, de la plume… C’est presque une gorge pro­fonde, mais pas si pro­fonde. Lors d’une esper­luette, le gland ne va pas se loger au fond de la gorge; il s’arrête à l’entrée, poli­ment, donne de la tête contre l’uvule, s’y frotte et l’actionne, comme s’il tirait une che­villette. Le pénis n’est ain­si pas assez loin dans la bouche pour que la fel­la­trice puisse, du bout de la langue, lécher les couilles. C’est donc avec les mains qu’elle caresse la paire, tan­dis que tinte sa luette. Et quand la bobi­nette choit, un filet de miel cré­meux coule dans la gorge du Petit Cha­pe­ron Rouge (qui, depuis le temps, a lar­ge­ment atteint sa majo­ri­té sexuelle). L’esperluette est ren­due encore plus déli­cieuse lorsqu’à la caresse aux couilles s’ajoute l’insertion d’un doigt (ou deux) entre les fesses. On dit alors que c’est une esper­luette artisanale.

Pour de vrai, l’esperluette est une autre manière (bien plus jolie) de dési­gner le «et» com­mer­cial. Le résul­tat de la liga­ture du «e» et du «t». Comme lorsque la pine va à la bouche − ou la bouche à la pine − et que ça créé des liens.

- Quelle jolie fleur Robert. Approchez donc votre pine que je l'embouche pour vous remercier...
- Quelle jolie fleur Robert. Appro­chez donc votre pine que je l’embouche pour vous remercier…
Monique s'entraîne pour le concours de pipes.
Monique s’en­traîne pour le concours de pipes.
Longue langue, larges doigts: Anne-Catherine avait tout ce qu'il faut pour devenir la reine de l'esperluette!
Longue langue, larges doigts: Anne-Cathe­rine avait tout ce qu’il faut pour deve­nir la reine de l’esperluette!
Tandis que Jacqueline et Philippe n'ont toujours pas compris le principe du jeu.
Tan­dis que Jac­que­line et Phi­lippe n’ont tou­jours pas com­pris le prin­cipe du jeu.
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