Je bande (aussi) la nuit

Un dessin du Français Martin van Maele.
Un des­sin du Fran­çais Mar­tin van Maele.

Ce matin, je me suis réveillé en érec­tion. Comme presque tous les matins. Et en ayant besoin d’uriner. Pen­dant long­temps, cette conjonc­tion m’a fait pen­ser que la ban­dai­son mati­nale était liée à la ves­sie pleine. Je ne trou­vais pas ça désa­gréable, si ce n’est qu’il est dif­fi­cile de pis­ser quand on bande (tous les hommes le savent, vous aus­si mes­dames désor­mais) et que j’avais donc ten­dance à arro­ser le bord de la cuvette des WC, ain­si que le sol autour. C’est moche, et c’est un reproche que nous font les femmes avec qui l’on vit ou chez qui l’on se réveille.

Pipi assis

Alors, j’ai pris l’habitude de faire la mic­tion assis. Sauf que le pro­blème de la ban­dai­son reste, et que mon chi­nois dres­sant la tête, le jet d’urine a ten­dance à pas­ser par-des­sus bord, si vous voyez ce que je veux dire. Il faut alors le main­te­nir à l’intérieur de la cuvette, où, bien que de taille moyenne, il touche la faïence désa­gréa­ble­ment froide.

Inquiétudes sénégalaises

Si je vous raconte tout ça, c’est que j’ai lu un article sur le site Setal.net («Le nou­veau jour­nal en ligne séné­ga­lais») expli­quant que les femmes ne doivent pas se fâcher si leur homme se réveille en ban­dant indé­pen­dam­ment de leur volon­té à elle, que ça ne veut pas dire qu’il la trompe dans son som­meil avec d’autres créa­tures. «Dans cette volon­té de contrô­ler l’érection, la femme tente peut-être d’apaiser sa crainte de la sexua­li­té, avec sa part d’animalité et de néces­saire lâcher-prise. Pour­quoi ne pas accueillir cette érec­tion mati­nale avec le plai­sir de voir son homme dans son plus bel état, même si elle n’y est pour rien?», sug­gèrent mes confrères africains.
Je me suis dit que si les Séné­ga­laises s’inquiétaient de cette érec­tion mati­nale, les Euro­péennes sans doute aussi.

- Tu bandes toute la nuit, et le jour, rien... Je suis certaine que tu ne m'aimes plus, Jean-Luc!
- Tu bandes toute la nuit, et le jour, rien… Je suis cer­taine que tu ne m’aimes plus, Jean-Luc!

Tests nocturnes

Sachez donc, mes­dames, mes­de­moi­selles, mes ché­ries, que la tumes­cence pénienne noc­turne (TPN) est un phé­no­mène ayant lieu chez TOUS les hommes (sauf en cas de dys­fonc­tion­ne­ment), depuis qu’ils sont nour­ris­sons et même lorsqu’ils sont vieux. Ça nous arrive de trois à cinq fois par nuit, en moyenne chaque fois 20 minutes, INDEPENDAMMENT de rêves éro­tiques. Il s’agirait (ce n’est pas cer­tain) de tests effec­tués par le corps quant à sa capa­ci­té érec­tile. Un peu comme une voi­ture qui pen­dant la nuit ferait démar­rer son moteur pour véri­fier que tout va bien. Et l’érection mati­nale est la der­nière de ces TPN, celle durant laquelle nous nous réveillons. Vous voi­là rassurées?

Sexe nocturne

Cela dit, pour être hon­nête, il faut bien avouer qu’il arrive aus­si que nous ban­dions la nuit en rêvant à de folles étreintes, pas tou­jours avec vous. Mais par­fois, c’est parce que dans un demi-som­meil nous lais­sons nos mains s’égarer sur votre toi­son et que le désir de vous cho­ser nous prend irré­pres­si­ble­ment. Là, vous avez trois pos­si­bi­li­tés: 1) Vous faites sem­blant de conti­nuer de dor­mir et on fait notre petite affaire sans que vous ayez à inter­ve­nir. 2) Vous pre­nez à votre tour les choses en main et on s’envoie en l’air, en prin­cipe de manière assez cochonne parce que le demi-som­meil dés­in­hibe. 3) Vous gro­gnez en vous éloi­gnant dans le lit et on se débrouille tout seul, comme un grand, en fan­tas­mant sur ce qu’on veut. Per­son­nel­le­ment, les trois me vont, pour­vu qu’il y ait alternance.

Voi­là, il me sem­blait utile que cela soit dit. Main­te­nant, je vous laisse, il faut que je m’occupe de mes tumes­cences péniennes diurnes.

- Réveille-toi Albert, tu t'es endormi en plein soleil.
- Réveille-toi Albert, tu t’es endor­mi en plein soleil.
- Jean-Pascal, je peux te parler? Depuis que tu n'as plus d'érections nocturnes, j'ai l'impression que tu deviens bizarre.
- Jean-Pas­cal, je peux te par­ler? Depuis que tu n’as plus d’é­rec­tions noc­turnes, j’ai l’im­pres­sion que tu deviens bizarre.
- Je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui, je dors debout...
- Je ne sais pas ce que j’ai aujourd’­hui, je dors debout…
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