Une nouvelle d’Albert Wesley Wilson*, traduite de l’anglais (américain).
S’il avait seulement pu imaginer ce qui allait lui arriver, en passant au cours de cette tiède nuit de la Saint-Laurent devant le cimetière abandonné de Carbonado, Keith Luger se serait abstenu… Mais le chasseur de primes dilettante était pressé d’arriver jusqu’à la cité minière de Wilkeson, située quelques kilomètres en amont, et avait décidé d’emprunter ce qu’il imaginait être un raccourci.
Une fausse bonne idée à l’évidence, puisque se dressait à présent devant lui, sur le point de dégainer, le cadavre à moitié décomposé, en lambeaux, de Cerdito Quique, l’un des desperados mexicains les plus rapides de l’histoire de l’Ouest.
En constatant cela, Luger se passa une main lasse sur le visage. Il était éreinté d’avoir galopé toute la journée et n’avait absolument aucune envie de défier qui que ce soit en duel. Encore moins un as de la gâchette revenu d’entre les morts. Néanmoins, le pistolero se laissa glisser à bas de son cheval. Il n’avait visiblement pas d’autre choix que celui d’affronter cet inattendu antagoniste.
Face au chasseur de primes, enveloppé dans ses vêtements (ou ce qui en restait) salis de boue, piqués de moisissure, le hors-la-loi zombie était déjà en position. De manière fort étrange, la condition de non-mort de Cerdito Quique ne paraissait pas avoir ralenti ses époustouflants réflexes.
Keith Luger, lui, ne se sentait guère à l’aise ce soir-là. La fatigue peut-être… En tout cas, pour la première fois de sa carrière, le chasseur de primes dilettante craignit de ne pas être le plus rapide des deux. Et ce fut effectivement le cas ! Cerdito Quique fit feu une seconde plus tôt que Keith. Fort heureusement pour ce dernier, le radius rongé du mort-vivant ne put résister à la promptitude du mouvement effectué et, en se brisant, dévia un tir qui se serait autrement avéré mortel…
Après ça, rien ne fut plus facile pour Luger que d’en finir avec son adversaire zombie. Et il ne s’en priva pas, d’une balle en pleine tête!
* Albert Wesley Wilson est aussi l’auteur de « Le pistolero et l’assassin aiment les gros seins », un western à la frontière du fantastique édité par les Editions Lubric-à-Brac Productions, et que vous pouvez commander ici.
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