La pipe de Prune
Jacques-André Schinken est professeur d’histoire-géographie, il vote socialiste, il a 56 ans. Nadège Pochon est psychologue, elle vote Vert Libéral, elle a 55 ans. Ils ont deux enfants, Simon-Pierre, 21 ans, étudiant en droit, et Prune, 19 ans, artiste.
Ma mère est une sale conne. Je croyais m’en être débarrassée quand j’ai emménagé dans mon studio, mais non, cette poufiasse prétentieuse et coincée du cul ne cesse de me harceler. Sous prétexte que c’est elle et papa qui paient le loyer de mon appartement, et le reste, elle se croit autorisée à m’imposer sa vision bourgeoise de l’aménagement d’intérieur.
Hier, elle a débarqué à l’improviste, à 14h, sous prétexte de m’apporter mon courrier. J’étais encore au lit et elle l’a mal pris. Elle a hurlé en voyant Alain-Robert nu, couché sur le dos, avec son érection matinale. Ce qui l’a réveillé. C’est nul! Il a besoin de beaucoup dormir, c’est un artiste et il est toujours en création, même s’il a reçu des subventions pour une année sabbatique.
Evidemment, elle ne peut pas comprendre, cette grosse vache. Et sous prétexte qu’il a 20 ans de plus que moi, elle pense qu’il me manipule. «Oui, lui ai-je dit l’autre jour, il me manipule bien les seins, le con, le cul, avec les doigts ou la bite. Ça me fait jouir! Tu devrais essayer, peut-être que ça retendrait ta vieille peau fripée…»
Bref, après avoir taillé une pipe à Alain-Robert pour qu’il se rendorme et continue de créer dans son sommeil, je suis allé voir ce qu’elle voulait. Elle était au salon (oui, mon studio est un deux pièces mais je préfère dire studio) en train d’installer – vous ne devinerez jamais quoi – une couronne de l’Avent!
«Qu’est-ce que tu fais? Tu es folle!», ai-je demandé. «Ne hurle pas, a‑t-elle crié. Et essuie ton visage, il y a des traces de yaourt autour de ta bouche et sur ton menton…» Je lui ai fait un doigt d’honneur tandis qu’elle m’expliquait que c’était l’Avent, que j’avais déjà une semaine de retard, que je devais allumer les bougies les unes après les autres.
Alain-Robert et sorti de la chambre en se grattant les couilles. Les cris de mon hystérique de mère l’avaient définitivement réveillé. «Nadège, Prune, calmez-vous. Je vais concevoir une couronne de l’Avent qui allie tout à la fois la tradition et la modernité. Je vais même faire une crèche.» Quel génie! Ma conne de mère est repartie avec sa couronne sous le bras, en soupirant. Et moi j’ai demandé à Alain-Robert si on pouvait remplacer les bougies par des godemichets sur celle qu’il allait créer.
La semaine prochaine: La crise de foie de Simon-Pierre
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