Impatiente

Misère de la sexologie, disparition, coït champêtre

Impatiente
- Dépê­chez-vous de faire votre petite affaire, Jean-Gaël! Je suis impa­tiente de lire l’Ac­tu Q de la semaine…

«Elle s’était fait refaire les nichons, deux gros bal­lons de bau­druche gon­flés pour mon bon plai­sir! Royal, je les ai malaxés, sucés, j’ai four­ré ma tête dedans, j’étais à la pis­cine, elle était ma bouée», Malek, 27 ans, Saint-Denis, dans le der­nier Union 

 La sexologie de l’autruche

J’aurai vou­lu ne pas en par­ler. Ce genre d’«études» est l’inverse de ce qui me pas­sionne: c’est la mélo­die du for­ma­tage, la socio­lo­gie de la géné­ra­li­té, l’hymne à la dés­in­di­vi­dua­li­sa­tion, l’aveuglement reli­gieux dans ce que la science a de plus pauvre, la bana­li­sa­tion de tout et de tous. Mais une char­mante lec­trice m’a inter­pel­lé: «J’aimerai savoir ce que tu en penses». Ce que je pense de quoi? De ça: «Enfin tout savoir sur la sexua­li­té des Suisses», s’est réjoui 24 heures. C’est l’institut de son­dage soto­mo qui a réa­li­sé ce rap­port publié par l’OFSP (Office fédé­ral de la san­té publique): «En Suisse, une femme adulte sélec­tion­née de façon aléa­toire a eu, au cours de sa vie, des rela­tions sexuelles avec 6 per­sonnes, l’homme moyen avec 7. Tel est le résul­tat de l’étude “Le sexe en Suisse”. Dans le cadre de la cam­pagne de pré­ven­tion LOVE LIFE, l’institut de son­dage soto­mo a inter­ro­gé en ligne près de 30 000 per­sonnes et cet échan­tillon­nage a ensuite été pon­dé­ré de façon repré­sen­ta­tive.» Vous voyez le genre. Les médias s’en sont bien sûr réga­lés (c’est plus facile que d’ana­ly­ser le monde) et cha­cun y a pris ce qui l’intéressait. Pour 20 Minutes, par exemple: «Les Romands aiment le sexe anal et à plusieurs».

Coupure de presse
Dans 24 heures du 21 novembre dernier.

Cette étude n’a pour moi aucun inté­rêt, vous l’aurez com­pris. Sauf de nous rap­pe­ler l’inanité de cer­tains sexo­logues: «Le cli­vage ville-cam­pagne peut s’expliquer par le fait que les ruraux sont plus terre à terre. Ils ont davan­tage l’occasion d’assister à des repro­duc­tions d’animaux, ce qui laisse moins de place à l’imagination», a ana­ly­sé Marie-Hélène Stauf­fa­cher dans 24 heures au sujet du rap­port de l’OFSP. Mieux: quand le quo­ti­dien vau­dois lui demande: «Un conseil pour vivre une sexua­li­té joyeuse et épa­nouie?», la «cocréa­trice de l’Institut suisse de sexo­lo­gie cli­nique» répond: «Etre un petit peu coquin mais pas trop. Sur­tout, essayer de rame­ner le sexe à l’amour, s’éloigner de ce mode de sur­con­som­ma­tion. Apprendre à retrou­ver une inti­mi­té de couple, cette zone à deux d’où rien ne doit sor­tir. Retrou­ver le secret des alcôves, comme on disait avant.» Ne PAS par­ler de sexe, voi­là la solu­tion pour madame Stauf­fa­cher; c’est la sexo­lo­gie de l’autruche. Quant à moi, pour répondre à ma char­mante lec­trice, je pré­fère avoir la tête dans le cul plu­tôt que dans le sable.

Rapport OFSP
“Le sexe en Suisse”, s’in­ti­tule pré­ten­tieu­se­ment le rap­port édi­té par l’OF­SP. Une manière de ne PAS par­ler de sexualité…

Rendez-lui son sexe!

Après la dis­pa­ri­tion du sexe en Suisse auquel rêve Madame Stauf­fa­cher, par­lons de dis­pa­ri­tion de sexe en Afrique. A Labé, en Gui­née, Mama­dou Nou­hou «a vu son sexe dis­pa­raître quelques jours seule­ment après avoir annon­cé à sa copine son mariage», révèle Afri­ca­gui­nee. Mais ça va mieux. «Je peux dire Dieu mer­ci aujourd’hui, après la période de 6 jours don­née par mon gué­ris­seur, je com­mence à voir un résul­tat posi­tif, le pénis n’est pas entiè­re­ment reve­nu, mais il res­sort pro­gres­si­ve­ment, peut-être dans une semaine il revien­dra à l’état nor­mal. Je vois un sou­la­ge­ment parce que lorsque j’ai consta­té la dis­pa­ri­tion il n’y avait que le trou, aujourd’hui au moins il y a un bout que je peux tenir pour pis­ser», se réjouit Mama­dou Nou­hou. On espère pour lui que Madame Stauf­fa­cher n’a pas pré­vu d’ouvrir un cabi­net en Guinée.

Mamadou Nouhou, de Gunée
Mama­dou Nou­hou, dont le sexe a disparu.

Faire l’amour avec la terre 

Tan­dis qu’une cer­taine sexo­logue aime­rait que le sexe se can­tonne à l’alcôve, d’autres sont plus libre­ment sexuels. «‘Nous sommes les éco­sexuels. Nous fai­sons l’amour avec la Terre’. Voi­ci les pre­mières phrases du mani­feste des éco­sexuels, une ten­dance sexuelle qui se fait connaître de plus en plus», relate Conso­globe. Une des «papesse» de ce mou­ve­ment est la fan­tas­tique Annie Sprin­kel.

Annie Sprinkel
Annie Sprin­kel a été pros­ti­tuée et porn star. Aujourd’­hui, artiste et sexo­logue, elle milite pour une vision et une pra­tique posi­tive et joyeuse du sexe.

Cette nou­velle m’a rap­pe­lé une scène que j’avais beau­coup aimée dans le film 1900, de Ber­nar­do Ber­to­luc­ci. Pas celle, très exci­tante, ou une femme branle à la fois De Niro et Depar­dieu (voir à 2:05:40), mais celle où un jeune gar­çon mime le coït dans un champ, décla­rant: «J’encule la terre» (voir à 28:27). Belle impertinence!

Le jeune acteur Roberto Maccanti − dans le rôle d'Olmo enfant − mimant un coït anal avec la terre, dans le film 1900 de Bernardo Bertolucci (1976).
Le jeune acteur Rober­to Mac­can­ti − dans le rôle d’Ol­mo enfant − mimant un coït anal avec la terre, dans le film 1900 de Ber­nar­do Ber­to­luc­ci (1976).

Il parle de Lubric-à-Brac 

Le joyeu­se­ment gri­vois Sté­phane Venan­zi parle des Schin­ken Pochon sur Radio Djan­go. J’ai bien sûr trou­vé ça épa­tant, j’en ron­ronne de plai­sir. Mer­ci Sté­phane, sym­pa­thique copain lubrique et libertaire.

Sur le site de Radio Django.
Sur le site de Radio Django.

Gourmandise

Une autre char­mante et dési­rable lec­trice m’a envoyé cette pho­to, m’ex­pli­quant qu’elle avait fait des pains d’é­pices et me dédi­ca­çait ceux-là. Je me réjouis de cro­quer dedans…

Pains d'épices
Les pains d’é­pices coquins d’une gour­mande lec­trice de Lubric-à-brac.

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