Parfois, ça ne va pas comme on veut. On a du désir plein la tête, le cœur ou les couilles, et pfuiiiiit, y’a un truc qui cloche, quelque chose qui interfère.
J’avais deux plans pour le week-end passé, les deux ont foiré. Samedi, c’était le 8 mars, la journée de la femme, et pour l’occasion, je voulais publier ici une recette de moules. Je ne savais pas encore très bien ce que j’allai faire: demander à un grand chef de me donner la sienne (la recette, donc)? en chercher une dans un bouquin? en inventer une (avec du chorizo, comme dans la paella, mais en plus pornographique)? On m’avait prévenu que ça risquait de contrarier certaines dames de ma connaissance, mais ce n’est pas ça qui allait me décourager, j’aime trop les moules.
Ce qui m’a arrêté, c’est la gueule de bois. Ma fille, tout juste rentrée de voyage de noce, m’a amené une bouteille de rhum vendredi soir… Pas de billet le lendemain matin.

La grande évasion
C’était aussi la Fête du Slip. Comme je ne connais pas de recette de slip, je voulais simplement vous raconter tout ce que j’y aurais vu. Sauf que samedi, ma vieille mère a fait une tentative d’évasion (mes frères et moi l’avons enfermée dans un EMS perdu au fin fond de la campagne) et s’est cassée la figure dans les escaliers menant à la sortie. Résultat: six heures d’attente aux urgences du CHUV pour six points de suture. J’ai juste eu le temps de m’enthousiasmer pour les épatantes Porn box chez Humus avant d’aller voir le médecin recoudre maman (c’était bien un peu SM, mais ce n’est pas le genre que je préfère).
Je n’ai donc pas pu aller écouter la sexy libertaire Louisa K susurrer ses mots troublants au Bourg. C’est regrettable, le texte qu’elle a écrit pour l’occasion est très beau («Je manquerai sans doute une respiration lorsque votre souffle caressera mon cou.»)
Dimanche, il me restait le Porny Brunch, toujours chez Humus. Le brunch lui-même n’était pas très porny (bircher, charcuteries, confiture: j’aurais préféré des huîtres, des moules et du chorizo), mais les films projetés étaient extras. J’ai vu Vat, Quintet etGinger. J’ai bandé (dans mon pantalon) au milieu d’une trentaine de personnes (dont certaines que je connais bien) que j’imaginais tout aussi troublées que moi; c’est toujours plaisant, ça m’a rappelé le bon vieux temps des salles pornos.
D’après le peu que j’en ai vu, la Fête du Slip était encore plus réussie cette année que l’an passé. Je me réjouis de celle de l’an prochain.

La loi des séries
Aujourd’hui, j’avais prévu de vous écrire un tout autre billet que celui-là. Le compte-rendu de la Fête du Slip aurait été fait et j’aurais pu vous parler d’un documentaire de Serge Moati sur le désir féminin, qui passe ce soir, mardi 11 mars, à 20h30 sur France 5. Dunia Miralles fait partie des intervenantes et m’avait suggéré de demander le DVD avant diffusion pour en parler ici. Las, j’ai bien reçu le DVD, mais je n’arrive pas à le visionner (je n’ai pourtant pas bu de rhum). Je vous laisse donc découvrir de quoi il s’agit sur Les 400 culs, le blog d’Agnès Giard.
Quand ça veut pas, ça veut pas; il y a ainsi de grands moments de solitude. Ce qui n’est pas forcément décourageant. Le 9 octobre 1991, dans Le Nouveau Quotidien, j’avais écrit un billet qui se terminait ainsi: «Pour les moments de solitude, il est une expérience bien plus excitante que le téléphone rose: pour la réaliser, il suffit de se procurer quelques dizaines de moules fraîches et de les apprêter – à la mode marinière par exemple. Reste alors à déguster les mollusques, à savourer leur goût, leur odeur, de s’en laisser imprégner, de fermer les yeux et – ô délice – de penser à la femme désirée…»
J’aime toujours autant le goût des moules.

J’ai trouvé ici la photo de moules.
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