
Je n’ai pas la nostalgie des bordels d’antan où les artistes venaient tirer leur crampe en faisant les malins à coups d’absinthe. Je ne suis pas non plus de ceux qui affirment péremptoirement qu’ils n’ont jamais payé pour du sexe (ce serait mentir), qu’ils ne le feront jamais.
Je n’ai pas de grandes théories à faire sur la prostitution. Si ce n’est que j’imagine que c’est comme tout travail: si on pouvait, on préférerait passer sa vie à autre chose qu’à la perdre en la gagnant.
En boîte
Vous connaissez sans doute l’existence des sexbox zurichois; on en parle dans le monde entier. Dès lundi prochain (26 août 2013), les clients s’y rendront pour consommer, dans leur voiture, non pas un menu MC Do, mais une pute (c’est moins mauvais pour le taux de cholestérol). On est en Suisse, allemande en plus, tout est bien organisé, tip top propre en ordre, avec des panneaux indicateurs partout.
Pourquoi pas? Moi, ça me fait penser à un mode d’emploi Ikea: «Payez la dame. Vérifiez que la boîte contienne bien une bouche, un pénis, un vagin et un préservatif. Enfilez le préservatif sur le pénis. Disposez le pénis dans la bouche et excitez-le. Présentez le vagin face au pénis (plusieurs positions sont possibles). Lubrifiez le vagin avec un peu de salive. Faites entrer le pénis dans le vagin et initiez un mouvement de va-et-vient. Si vous avez respecté le mode d’emploi, un peu de jus doit sortir du pénis.» Comme chez Ikea, il y a bien sûr plusieurs modèles: Vaginivik, Storanal, Birkprofond, Tryvesti, Nesnadanslecul, etc. A priori, ça ne me fait pas beaucoup bander, mais il en faut pour tous les goûts.
Hypocrisie petite-bourgeoise
Par contre, ce qui est détestable, c’est que ces sexbox se trouvent en périphérie. Loin du centre-ville, loin des regards des bobos pour lesquels on va «réhabiliter» l’ancien quartier chaud. Et il va se passer la même chose à Lausanne. Les petits bourgeois, de droite comme de gauche, ne veulent pas que leur paysage soit gâché par les putes, les mendiants, les réfugiés ou les dealers de coke.
C’est exactement comme la viande sous cellophane. C’est fait pour que les gens puissent en manger, par petits bouts bien hygiéniques et pas sanglants, sans s’apercevoir qu’il s’agit du cadavre d’un animal.
Je respecte les végétariens ET les chasseurs, les obsédés sexuels ET les ascètes. Mais les tièdes, ça me fait vomir. Au cul, les petits-bourgeois!

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