«A chaque mot qui sortait de sa bouche, je sentais mon sexe couler comme les chutes du Niagara», Astride, 23 ans, Lille, dans le dernier Union
Mauvais payeur
Les prostituées ont toujours eu ma sympathie. Cette actualité venue de Côte d’Ivoire ne fait que la renforcer. «Le paiement mobile échoue, la prostituée mord le sexe de son client», titre Koaci.com. Cela s’est produit à Yopougon, un quartier d’Abidjan. Un jeune homme de 29 ans est monté dans une chambre d’hôtel avec une prostituée et a tenté de l’arnaquer. «Il devait me payer 10 000 (francs CFA, soit environ 16 francs suisse, ndlr.) par Orange money quand on a fini de dormir ensemble. Mais il a fabriqué un message pour me faire croire que le dépôt est passé. Je lui dis de refaire le transfert, il veut me grès (faire l’amour, ndlr.) une deuxième fois d’abord. Donc j’ai mordu son sexe. Désormais il peut prendre les 10 mille frs pour aller se soigner», a expliqué la belle de nuit. Une femme de caractère et avec le sens de l’humour, comme je les aime.
Les dangers du sexe
Le sexe, on vient de le voir, n’est pas toujours une activité sans danger. Le site Lelo.com (un marchand de sextoys) présente «10 handicaps sexuels qui font froid dans le dos plutôt que chaud aux fesses». Il y a les femmes qui ont deux vagins (l’utérus didelphe), les hommes qui ont deux pénis (la diphallia), le priapisme (je ne vous fais pas un dessin), le vaginisme (là non plus), etc. J’ai bien aimé le koro: «un problème psychologique qui nous vient d’Asie et qui toucherait particulièrement les Coréens… Il consiste en l’impression que son pénis peut se rétracter au point de disparaître totalement dans le corps». Et surtout la sexsomnie, qui «consiste à avoir des rapports sexuels pendant son sommeil sans en garder aucun souvenir au réveil (c’est con, ndlr.)». Mais le risque le plus important a bien sûr été oublié, celui qui me fait le plus peur, qui m’angoisse et me terrifie: l’ABSENCE de sexe.
Sympathique pet vaginal
En parlant de désagréments liés au sexe, il y a l’angoisse − pour certaines femmes traumatisées par une éducation voulant faire d’elles des petites filles modèles − du pet vaginal. mademoiZelle.com nous explique de quoi il s’agit. «Quelle est la différence entre un pet vaginal et un pet “normal”? Un pet normal (celui qui sort par les fesses) résulte d’une accumulation de gaz dans les intestins générés par la digestion. Du coup, en plus de faire du bruit, ça pue. Un pet vaginal, c’est quand ton vagin fait du bruit en expulsant de l’air. Le même air que tu respires. Cet organe génital est une impasse: si on y entre, on doit ressortir par le même endroit. Ici, ça se fait parfois un peu bruyamment. Ça fait frout. Bonne nouvelle, contrairement à un pet normal, vu qu’il ne s’agit ici que d’air, ça ne sent rien.» Ce qui m’interroge dans cette explication, c’est l’idée de l’impasse. Je n’y avais jamais songé mais c’est vrai qu’on finit toujours par ressortir à reculons. Voilà qui me laisse songeur… Pour le reste, j’ai toujours trouvé que le pet vaginal était un joli bruit, comme une virgule insolente, comme un rire venu nous dire de ne pas nous prendre la tête, ni avec les performances, ni avec les normes, ni avec les apparences, de ne pas nous prendre au sérieux, de dissoudre l’égo, de goûter le sexe comme la vie: de jouir de l’instant.
Ils parlent de Lubric-à-Brac
Max est plus qu’un copain. C’est lui qui a conçu ce site et qui en prépare une nouvelle version dont vous me direz des nouvelles. Surtout, c’est un complice en déconstruction, un camarade comme on dit sur les barricades de la résistance à la doxa. Il a écrit un billet épatant concernant Lubric-à-Brac. Un billet dans lequel j’ai non seulement reconnu mes intentions mais aussi appris des choses les concernant. C’est titré «Intello-porn, élucubrations et situationnisme obscène» et c’est à lire ici.
Je ne connais pas personnellement Stéfanie Rossier. Elle a réalisé une interview de moi, ce qui est toujours flatteur, bon pour le narcissisme (mais mauvais pour la dissolution de l’égo). C’est sur le site Assu’mag. Merci Stéfanie.
Le sexe ne protège pas du cancer
Malek Chebel vient de mourir du cancer à 63 ans. Je l’avais rencontré à Morges en 2014, au Livre sur les quais où il présentait son érudit L’érotisme arabe, pour un débat sur la sexualité et le désir avec Jean-Luc Fornelli et Juliette Buffat. Nous avions beaucoup ri, ri aux éclats. Je me souviens que je n’étais pas d’accord avec lui concernant Freud et la psychanalyse (qu’il défendait) mais que ses yeux brillaient de malice et de gourmandise. Il nous avait raconté comment, petit garçon en Algérie, lorsqu’il allait au hammam avec les femmes, celles-ci s’amusaient, de la bouche et des mains, avec son jeune sexe mâle, l’initiant à la sensualité. Je l’avais envié. Le sexe ne protège pas du cancer, on le voit, mais il peut rendre la vie à la fois plus amusante et plus exaltante.
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