Il y a des mots qui excitent sans le vouloir, des mots auxquels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».
Je n’ai jamais aimé l’expression «déshabiller du regard». Elle me fait penser à ces hommes jaugeant les femmes comme s’il s’agissait de vaches à la foire aux bestiaux, prêts à leur palper les mamelles pour savoir si elles sont bonnes à monter.
A mille lieux de ça, nummulaire qualifierait ce que l’on aperçoit parfois, par la grâce d’un coup de vent, d’une transparence, d’un contre-jour. Comme quand celle-là se penche et que ses seins en sont presque entièrement dévoilés, ou quand celle-ci décroise les jambes et que la lisière de la chair apparaît au haut de ses bas. Aussi quand la pluie plaque le tissu du chemisier sur la pointe des seins rendue turgescente par le froid soudain. Un peu de peau, une aisselle duveteuse, une lèvre qui dépasse du costume de bain, le haut de la raie des fesses, quelques poils de la vulve… Une vision nummulaire, ce serait ça. Un peu de nudité dévoilée par hasard, ou pas par hasard, étincelle allumant le désir.
Pour les dictionnaires officiels, nummulaire qualifie quelque chose ayant la forme d’une pièce de monnaie. Comme par exemple cette trace que fait naître sur le sous-vêtement masculin le liquide préséminal généré par la vision furtive d’un peu de chair intime.
Tous les dessins sont de Art Frahm.
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