Il y a des mots qui excitent sans le vou­loir, des mots aux­quels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».

Cer­tains organes pro­curent plus d’orgasmes que d’autres. On dit qu’ils sont orga­nis­miques.

Le pénis, bien sûr, le vagin, le cli­to­ris, l’anus. Mais pas que. Et pas tout le temps. Il y a aus­si les seins, par exemple, et plus par­ti­cu­liè­re­ment les tétons, tant chez les femmes que les hommes, même si les hommes pré­fèrent sou­vent téton­ner qu’être téton­nés (un manque de curio­si­té pure­ment cultu­rel). Il y a les mains et les pieds. Les mains donnent du plai­sir tant au réci­pien­daire qu’au don­neur, sur­tout lorsque le don­neur est aus­si le réci­pien­daire (je me caresse et je jouis, tu te caresses et tu jouis). Les pieds, c’est plus com­pli­qué. C’est beau, c’est cam­bré. Il y en a des fins et des pote­lés. Des grands et des petits. Des pieds brû­lants et des pieds gla­cés. Mais il est dif­fi­cile de jouir au moyen de ses propres pieds (une ques­tion de sou­plesse, comme pour l’autorapport buc­cale). C’est plus simple avec les pieds d’un ou d’une autre, même s’il ne sont pas très propres. Mais c’est sans doute la langue qui est l’organe le plus orga­nis­mique. Elle va par­tout, peut se faire poin­tue ou large, mouiller, lécher, titiller, laper… Alors, cette fois, laisse moi mettre la mienne dans ta bouche, que je l’y tourne sept fois.

Dans les dic­tion­naires offi­ciels, orga­nis­mique se dit de quelque chose qui est rela­tif à l’organisme. Et le fait que tout soit rela­tif est un encou­ra­ge­ment de plus à jouir, non?