Pas folle, la mouche

La mouche rapace est vorace. Pour l'approcher, deux bâtons valent mieux qu'un.
La mouche rapace est vorace. Pour l’ap­pro­cher, deux bâtons valent mieux qu’un.

La vie sexuelle de nos amies les bêtes est tou­jours pleine d’enseignements à ne pas négliger*.

Tout le monde connait l’expression «encu­ler les mouches». Ça semble facile à faire, être à la por­tée de tout le monde. En fait, ça dépend de quelle mouche on parle.
Il en est une dont il faut s’approcher avec pru­dence: la mouche rapace. Ima­gi­nez une maî­tresse SM, avec des cuis­sardes en cuir, des talons poin­tus, un fouet dans une main et un plug dans l’autre. Celle-là, pour la sodo­mi­ser… C’est plu­tôt l’inverse qui est à craindre: «Aïe! Non madame, pitié, pas le gros plug!»

Lâcher la purée
Lorsqu’arrive la période du coït, le mâle mouche rapace fait comme tous les mâles mouches: il vole en bour­don­nant (c’est un peu couillon mais la nature l’a fait ain­si), à la recherche d’une com­pagne à fécon­der. Sauf que lorsqu’il en aper­çoit une, contrai­re­ment aux autres mouches, il ne lui saute pas immé­dia­te­ment des­sus pour la cho­ser. Non. Il com­mence par exa­mi­ner si elle est en train de man­ger ou pas. Si pas, il passe son che­min, peu dési­reux de ser­vir de casse-croûte à la femelle, aus­si atti­rante soit-elle avec sa guê­pière en latex et ses pier­cing aux tétons. Par contre, si elle mange, hop!, il l’a choppe et lâche sa purée avant qu’elle n’ait ter­mi­né son repas. Et madame mouche rapace n’aura même pas un regard pour lui, trop occu­pée à dévo­rer autrui.

Pour l'instant, il vaut mieux ne pas aborder ces mouches: elles sont à la recherche de nourriture.
Pour l’ins­tant, il vaut mieux ne pas abor­der ces mouches: elles sont à la recherche de nourriture.

Une piz­za, chérie?
Un truc à essayer avec votre copine bou­li­mique. Vous lui com­man­dez une piz­za, et pen­dant qu’elle s’en envoie une tranche, vous ten­tez une intro­mis­sion habi­tuel­le­ment repous­sée. «C’est rien mon chou, à peine un doigt… Pas de quoi encu­ler une mouche!» Ce n’est peut-être pas très élé­gant, mais entre adultes consen­tants, la faim jus­ti­fie par­fois les moyens. Non?

Prudents, ces mâles attendent que les femelles aient la bouche pleine pour les entreprendre.
Pru­dents, ces mâles attendent que les femelles aient la bouche pleine pour les entreprendre.

*Les billets de la rubrique «Comme des bêtes» sont ins­pi­rés par «Les fan­tai­sies sexuelles des ani­maux», de Hy Freedmann.

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