Porno sans accro©s

- Plutôt que de lire les élucubrations de Pasini dans "Le Matin", tu ferais mieux de m'aider à enlever mes bas.
- Plu­tôt que de lire les élu­cu­bra­tions de Pasi­ni dans “Le Matin”, tu ferais mieux de m’ai­der à enle­ver mes bas.

Voi­là un sacré bout de temps qu’on nous bas­sine avec l’addiction au por­no. Il y aurait ain­si de pauvres hères crou­pis­sants dans une obs­cu­ri­té à peine trouée par la lueur bla­farde de l’écran de leur ordi­na­teur, regar­dant des images por­no­gra­phiques tout en se mas­tur­bant com­pul­si­ve­ment, entou­rés de klee­nex souillés par leur semence inutile. Le teint have, les yeux cer­nés de noir, ces mal­heu­reux seraient aban­don­nés de tous, de leur famille comme de Dieu, auraient per­du leur tra­vail, leur digni­té et leur 4x4.

Manque de rigueur

David Ley, psy­cho­logue à Albu­querque, au Nou­veau Mexique, dit que c’est tout faux. Que la dépen­dance au por­no n’exis­te­rait pas, que les pré­ten­dues recherches sur le sujet «manquent de preuves, de don­nées sta­tis­tiques et de rigueur scien­ti­fique», relate le Huf­fing­ton Post. Les recherches de David Ley l’ont ame­né à éta­blir que les per­sonnes qui se disent «accros au por­no» ont sou­vent un pro­fil rela­ti­ve­ment simi­laire: il s’agit d’hommes venant d’un milieu conser­va­teur, à la sexua­li­té refou­lée, leurs valeurs reli­gieuses étant en contra­dic­tion avec leurs désirs.

La reli­gion, c’est con

Tou­jours dans le Huf­fing­ton Post (sans doute Satan l’habite), on apprend que Joshua Grubbs, de l’U­ni­ver­si­té Case Wes­tern Reserve (Ohio), a quant à lui obser­vé que «les gens reli­gieux pensent qu’ils sont plus sus­cep­tibles que d’autres per­sonnes à être accro à la por­no­gra­phie sur l’internet».

La religion provoque une approche névrosée de la sexualité.
La reli­gion pro­voque une approche névro­sée de la sexualité.

Quand Le Matin contredit Le Matin

Mais le plus drôle en la matière, c’est le quo­ti­dien romand Le Matin. En sep­tembre, il s’alarmait: «89% des gar­çons de 13–16 ans visionnent du por­no», et annon­çait vou­loir «creu­ser cette thé­ma­tique nou­velle (sic!)», celle de l’inquiétante «bru­ta­li­té de l’irruption du por­no dans la vie d’un ado pas pré­pa­ré. Qui risque de confondre un film X avec la réa­li­té». Ici même, nous conseil­lions alors au quo­ti­dien de plon­ger dans ses propres archives et d’y exhu­mer un article expli­quant que «Le por­no influence très peu les ados».
Eh bien, le 11 février der­nier, Le Matin rela­tait que «le por­no pour­rait même être utile» et qu’«un tra­vail de mas­ter réa­li­sé à la Haute Ecole zuri­choise de sciences appli­quées montre que les ado­les­cents font bien la part des choses entre la fic­tion et la réalité.»

Le Matin du 30 septembre 2013.
Le Matin du 30 sep­tembre 2013.

Quand Pasini dit n’importe quoi

L’incontournable Willy Pasi­ni (qui, rap­pe­lons-le, est à la sexo­lo­gie ce que Ber­nard Hen­ri-Levy est à la phi­lo­so­phie) ne se mon­trait, dans l’article du 11 février, pas sur­pris par ce résul­tat, expli­quant que «les ado­les­cents sont plus intel­li­gents qu’on ne le croit. Ils arrivent à faire la part des choses». Sacré Willy! Dans Le Matin du 30 sep­tembre, il disait tout le contraire, affir­mant que la por­no­gra­phie pro­vo­quait «des demandes par­ti­cu­lières, géné­ra­le­ment des jeunes gar­çons auprès de leur par­te­naire. Par exemple la sodomie».
Qui faut-il croire: le Pasi­ni du 30 sep­tembre 2013 ou le Pasi­ni du 11 février 2014? Ou faut-il en conclure qu’en toutes occa­sions, il dit n’importe quoi? Ce qui est cer­tain, c’est que ce média­tique boni­men­teur n’a pas fini de nous amu­ser. Je vous conseille sa rubrique dans Coopé­ra­tion, elle est à hur­ler de rire!

Willy Pasini, un sacré farceur!
Willy Pasi­ni, un sacré farceur!

Quant à l’addiction à la por­no­gra­phie, vous aurez com­pris qu’il s’agit d’un tour­ment ima­gi­naire, qui ne risque pas de frap­per celles et ceux qui en consomme sans culpa­bi­li­ser. Faites-vous donc plaisir!

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