Il y a des mots qui excitent sans le vouloir, des mots auxquels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».
La raie, c’est un mot qui nous fait de l’effet déjà quand on est petit. On en rit, on pouffe, fou-rire. Le coiffeur la faisait au milieu des cheveux de grand-père; à papa et à nous, sur le côté. Elle était au beurre noir le vendredi (au beurre tout court dans Le dernier tango à Paris). Verticale sur les pantalons, horizontale sur la marinière. Mais la raie, c’est surtout celle du cul, du coup, toutes les autres font penser à ça, d’où les rires.
Réticule s’appliquerait lui aussi au cul et à sa raie, bien sûr. Mais de manière plus subtile puisqu’évoquant les rets, ceux avec lesquels ce cul nous attrape, nous soumet. Un cul, c’est beau et émouvant mais parfois si impressionnant qu’on en reste coi. Il faut alors un léger mouvement, un tremblement de la chair, un frisson l’agitant, pour que l’on se mettre en mouvement et que du sexe, du doigt ou d’autre chose on s’enfile, s’immisce, s’engloutisse. Ce mouvement, ce tremblement, ce frisson, sont réticules.Ça nous envoûte, nous rend dingue: on veut ce cul, on fera tout pour qu’il éclose, qu’il s’écarte, s’ouvre, révèle l’œillet révéré. Et ensuite, Ô ensuite, celui ou celle qui a été réticulé devient non pas bête mais dieu ou déesse créant un monde de sensations et de sentiments, créant un monde comme chaque fois que dans l’espace l’esprit rencontre un trou noir, plissé et palpitant: un Anus Déi.
Pour le Petit Robert, réticule est un «système de fils croisés matérialisant un point, un axe de visée dans un instrument d’optique». Ou alors, «une coiffure à mailles enfermant les cheveux», et il nous renvoie à «résille». Résille comme les bas qui nous font grésiller le système optique et mouiller, oh là là, mouiller.
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