Simon-Pierre fait la courge
Jacques-André Schinken est professeur d’histoire-géographie, il vote socialiste, il a 56 ans. Nadège Pochon est psychologue, elle vote Vert Libéral, elle a 55 ans. Ils ont deux enfants, Simon-Pierre, 21 ans, étudiant en droit, et Prune, 19 ans, artiste.
Quel magnifique séjour j’ai passé à Berlin! (Lire les épisodes précédents) Avec Alain-Benoît, nous avons évangélisé les homosexuels. Quelle belle mission! Alain-Benoît est formidable, terriblement intelligent et si beau. «Pour mieux approcher ces gens, il faut leur ressembler», nous avait expliqué le pasteur Gaël. Du coup, nous avons fait semblant d’être nous aussi des invertis.
Comme le Christ, nous n’avons pas fait les choses à moitié. Si notre Seigneur s’est laissé crucifier pour nous, nous pouvions bien nous aussi faire quelques sacrifices. Nous sommes ainsi allés dans les boîtes SM Gay où Alain-Benoît m’attachait à la croix de Saint-André. Il me fouettait le fesses, m’accrochait des pinces au bout des tétons, des poids aux testicules et m’enfilait toute sortes de choses dans l’anus, dont sa main, jusqu’au coude.
Et puis maman a débarqué à Berlin. Elle m’a expliqué que papa l’avait quittée pour la secrétaire de sa section du parti socialiste et que Prune voulait qu’elle se laisse monter par un homme de couleur fortement membré. Du coup, j’ai dû m’en occuper et Alain-Benoît a continué seul la mission. A force d’explorer les anus d’autres garçons, il est devenu distant avec moi et a fini par m’annoncer que je n’étais qu’un fils à maman et qu’il avait recruté un autre missionnaire avec lequel il allait désormais continuer la mission.
Je suis rentré en Suisse désespéré. Depuis, un grand vide m’habite; la main d’Alain-Benoît me manque. Maman est en maison de repos – elle a mal supporté mes activités berlinoises; papa est à Barcelone avec sa nouvelle copine – pour convaincre les indépendantistes qu’ils ont tort; Prune est repartie en Californie avec son ami de couleur – elle compte faire mouler son pénis et le commercialiser comme sextoy. Je me sens seul.
Heureusement, le pasteur Gaël ne m’a pas abandonné. Il m’a invité à venir chez lui prier pour l’âme de tous les païens qui célèbrent Halloween, cette fête diabolique, et tenter de les en éloigner. «Pour passer inaperçus, nous allons nous déguiser», m’a‑t-il expliqué. C’est un concept auquel il tient: pour lutter contre le démon, agissons comme lui. C’est très malin d’imiter le Malin pour mieux le combattre!
Il m’a encouragé à enfiler une courge sur ma tête. Nous sommes sortis, je ne voyais presque rien car les trous étaient trop petits; nous nous sommes mêlés aux âmes perdues. Nous allions sonner aux portes du voisinage, et plutôt que de demander des bonbons nous nous agenouillions et priions. Je dois bien avouer que nous n’avons pas eu de succès, avons subi bien des quolibets, les gens nous jetant des choses diverses et variées à la figure pour nous faire taire.
Lorsque nous fûmes de retour chez lui, le pasteur Gaël m’a dit de garder la courge sur ma tête. «Et retire tes vêtements, souillés par cette soupe avec laquelle t’a arrosé une mécréante. Je vais d’ailleurs faire de même.» Je ne sais pas très bien ce qui s’est passé ensuite. Le pasteur a entonné des psaumes et j’ai senti le vide en moi être comblé par une présence chaude et palpitante. C’était comme lorsque j’étais sur la croix de Saint-André à Berlin: je me sentais comblé.
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