Il y a des mots qui excitent sans le vouloir, des mots auxquels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».
Il y a dans le sexe beaucoup d’interdits. Des pratiques que l’on n’ose expérimenter, des envies, de peur de ceci, de peur de cela. Et qui dit interdit, dit tentation, donc lutte pour ne pas y succomber, comme nous l’enseignent toutes les religions et la plupart des morales. Sauf le tantalisme. On ne sait où est né cette pensée, cette pratique, ni quand. Peut-être à l’époque où tout était à partager, en premier lieu le désir de tout connaître et tout ressentir de cette étrange aventure qu’est la vie.
Un ou une tantalite, ce serait ainsi quelqu’un que la tentation tenterait tant qu’il s’en délecterait et n’aurait de cesse que de la satisfaire. Une voisine qu’on rêve d’embrasser? La peau d’un collègue dont on voudrait connaître le goût? Demandons-leur. A table, en train, au bureau, dans la rue, au cinéma, dans les rayons d’une librairie, le désir souvent surgit; plutôt que de baisser la tête, regardons-le dans les yeux. Sans obliger personne mais sans s’obliger soi-même à renoncer à tout avant d’avoir tout tenté. On se connait depuis longtemps, on se croise, on mange ensemble, on rit, parfois on se fâche, on trinque; et si on baisait?
En fait, le tantalite est un minerai oxydé contenant du tantale, qui est un métal de transition résistant à la corrosion des acides. Comme la tentation à laquelle on succombe permet de lutter contre la corrosion du temps qui passe, contre l’usure.
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