Il y a des mots qui excitent sans le vouloir, des mots auxquels on prête un sens qu’ils n’ont pas. C’est d’eux dont parle la rubrique «Les mots érogènes».
Quel joli mot! Il y a bite, bien sûr, et humer. On pourrait ainsi croire qu’il s’agit de l’action de sentir les pénis, de renifler les pines, mais pas du tout.
Bitumier est un adjectif ancien. Il date d’une époque où les relations sexuelles étaient plutôt libérées. Il y en a eu plusieurs, de ces époques, et il y en aura d’autres. Ça va, ça vient, nous sommes entrés dans une nouvelle ère prude mais le soleil reviendra. Bitumier, donc, se dit de l’amant le plus régulier d’une femme – ça fonctionne aussi avec les hommes qui aiment les hommes. Celui qui revient le plus souvent entre ses jambes, s’y frotter, s’y glisser, y glisser un doigt ou la main, ou le sexe, ou la langue, ou le nez s’il l’a suffisamment proéminent. C’est l’amant coutumier, la bite habituelle. Ce qui n’empêche pas la belle d’en accueillir d’autres, selon ses goûts, ses envies, la saison, l’occasion. Mais attention: cet amant bitumier peut finir par devenir un mari possessif. Il devient alors bitunique, et qui voudrait se contenter d’une seule?
Dans le dictionnaire, le bitumier est un ouvrier «procédant à des revêtements d’asphalte ou de bitume, à chaud ou à froid». Comme on recouvre le désir avec la morale, comme on l’isole, comme on s’isole du plaisir, comme on se recroqueville dans la conjugalité.
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