Jusqu’à ce qu’une amie m’en parle hier, je ne connaissais pas la Journée de l’orgasme féminin. Elle a eu lieu le 8 août dernier, et j’ai raté ça. J’ai vérifié mon agenda, ce jour-là, je n’ai fait jouir aucune femme (juste moi, en solitaire).
C’est un Brésilien qui serait à l’origine de cette journée dédiée au plaisir féminin. Arimateio Dantas, maire de la ville d’Esperantina, aurait ainsi voulu s’acquitter d’une «dette sexuelle» envers son épouse. Je n’ai pas réussi à en apprendre plus, si ce n’est que cette Journée de l’orgasme féminin serait désormais célébrée au Brésil, en Espagne, au Mexique, en Argentine, au Pérou et en Norvège. Les hommes de ces pays seraient ainsi officiellement encouragés à procurer au moins une fois par an, le 8 août, un orgasme à leur compagne. Cela peut sembler peu, mais il paraît que dans le monde, seul un tiers des femmes atteignent le 7e ciel lors d’un rapport sexuel.
Sus au clito!
Mon adolescence ayant coïncidé avec l’expansion du féminisme européen, j’étais conscient qu’il fallait que les femmes jouissent pendant le sexe avant même d’avoir trempé mon biscuit pour la première fois. Je m’y suis donc employé avec beaucoup de bonne volonté (et je m’y emploie toujours), passant notamment beaucoup de temps à pratiquer le cunnilingus. Mes premières amantes se revendiquaient en effet clitoridiennes et, de plus, j’ai tout de suite aimé ça, tant du point de vue gustatif qu’olfactif.
T’as joui?
Aujourd’hui, j’ai l’impression que l’orgasme féminin est devenu une obsession pour beaucoup d’hommes. Une prostituée que j’interviewais il y a peu me confiait que tous ses clients voulaient la faire jouir, et qu’elle devait à chaque fois simuler pour en finir plus vite.
Comment savoir si on fait vraiment jouir sa femme? Comment être certain qu’elle ne fait pas semblant? Peut-être faudrait-il commencer par arrêter de se poser la question. Ou alors, se poser la question de savoir pourquoi on se pose la question. Par crainte qu’elle cherche ailleurs ce que l’on ne lui donne pas?
Le plaisir ne devrait servir ni à se rassurer soi-même ni à s’attacher quelqu’un. Et l’expérience m’a appris qu’il arrive que, même très amoureux, on n’atteint pas forcément toujours l’orgasme. Le désir n’est pas une mécanique, et le plaisir si peu.
Un vrai cadeau
De plus, il est très prétentieux d’affirmer faire jouir quelqu’un; la jouissance n’appartient qu’à celle ou celui qui l’éprouve. Donc, plutôt de consacrer un jour par an à les faire jouir, les hommes devraient plutôt décider que ce jour-là est effectivement totalement dédié à l’orgasme des femmes qu’ils aiment, peu importe avec qui et comment elles l’atteignent.
L’occasion de leur offrir un amant, ou une amante, ou une orgie, ou quoi que ce soit qui puisse les faire jouir très fort. Ce serait un vrai cadeau, totalement désintéressé. Presque désintéressé, puisqu’en retour, nous pourrions attendre la même attention.
Ainsi, l’an prochain, pour le 8 août, n’oubliez pas de souhaiter: «Bon orgasme, ma chérie. Avec ou sans moi!»
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