«Solène, sai­sis­sant mon membre, s’employa à enfi­ler le pré­ser­va­tif sur mon sexe, et à le lis­ser soi­gneu­se­ment avec ses doigts.» Pris sur la chaise de la cui­sine, par Lyxos, sur le site Jolie coquine

Chaque pro­fes­sion com­porte des risques inhé­rents à son exer­cice. Les maçons peuvent rece­voir une brique sur les pieds, les bou­chers se cou­per, les ban­quiers finir en pri­son. Acteurs et actrices por­nos, eux, courent le dan­ger d’être infec­tés par le VIH et autres MST; c’est pour­quoi ils devraient tou­jours por­ter des pré­ser­va­tifs pour les scènes de pénétration.

Se rincer l’œil

Mais il n’y a pas que les par­ties géni­tales qui peuvent être en contact avec des fluides dan­ge­reux. Moi, par exemple, j’ai reçu une fois du sperme dans l’œil. Eh bien, je peux vous assu­rer que ça brûle beau­coup. C’était le mien, je savais qu’il n’était pas infec­té, mais j’ai quand même pas­sé un bon quart d’heure à me rin­cer l’œil sous l’eau; et je ne me sen­tais pas très malin, les baloches à l’air et le zizi tout riki­ki, ma par­te­naire me deman­dant, pouf­fant de rire, si tout allait bien…

Lunettes de protection

«Les auto­ri­tés de régu­la­tion de san­té de Cali­for­nie ont édic­té de nou­velles règles pour les stu­dios pro­fes­sion­nels, qui les obligent non plus seule­ment à four­nir des pré­ser­va­tifs aux acteurs rému­né­rés pour leurs per­for­mances sexuelles, mais aus­si tout “équi­pe­ment de pro­tec­tion per­son­nel” jugé “appro­prié” pour pro­té­ger les yeux», nous apprend Numé­ra­ma. On va peut-être ain­si voir har­deuses et har­deurs se pom­per et se lécher gou­lû­ment, avec des lunettes sur le nez.

Coques et genouillères

Les auto­ri­tés cali­for­niennes ne vont sans doute pas s’arrêter en si bon che­min. Pour cer­taines figures acro­ba­tiques, il fau­dra peut-être pré­voir des filets ou des mate­las mousse, et des genouillères pour les levrettes, et des éti­quettes de mise en garde («avant une sodo­mie, assu­rez-vous que vos intes­tins aient été vidés» ou «à la fin du cun­ni­lin­gus, véri­fier que vos bagues den­taires ne sont pas prises dans les poils pubiens avant de rele­ver la tête»), et des coques de pro­tec­tion pour les tes­ti­cules pen­dant les doubles péné­tra­tions (parce que si celles du mon­sieur qui pénètre devant viennent taper dans celle du mon­sieur qui passe par der­rière, ça peut faire mal), etc.
«La nou­velle régle­men­ta­tion pour­rait conti­nuer à pous­ser les stu­dios de la porn-val­ley, déjà for­te­ment concur­ren­cés par les sites de por­no­gra­phie ama­teur non sou­mis aux mêmes res­tric­tions, à démé­na­ger vers le Neva­da et d’autres Etats plus libé­raux», pré­vient Numé­ra­ma.

Et l’émotion?

Sur­tout, avec tout ce matos de pro­tec­tion − har­nais, gants, lunettes, casques, latex, tam­pons auri­cu­laires (cer­taines har­deuses montent très haut dans les aigus) et autres –, est-ce qu’on aura encore une chance de voir des petites lèvres joli­ment désour­lées, des couilles poi­lues se balan­cer en rythme, des glands per­lés de semence, des anus déplis­sés et des vagins repus béer de contentement?

Je crains for­te­ment qu’en gagnant en sécu­ri­té, la por­no­gra­phie perde en poé­sie…