Le sexe au Moyen Age et à Hollywood

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Quel rap­port entre le Moyen Age et Hol­ly­wood? Un rap­port sexuel, par­di! Deux livres viennent de paraître, trai­tant de la sexua­li­té à deux époques fort éloi­gnées mais pas exempts de simi­li­tudes en la matière.

Moyen Age

Le livre de Jacques Ros­siaud, Sexua­li­tés au Moyen Age, paru aux Edi­tions Gis­se­rot, est une somme, comme on dit. Une somme de connais­sance et d’érudition. Le plu­riel de sexua­li­té, dans le titre, indique bien que l’auteur, loin de pré­tendre rendre compte de LA sexua­li­té du Moyen Age, nous parle des diverses manières dont cette ques­tion, et cette pra­tique, ont été abor­dées durant cette époque encore sou­vent mythi­fiée. La sexua­li­té est consi­dé­rée ici comme «figure cen­trale des rela­tions de pou­voir, pla­cée à l’articulation du désir et du social». Elle est faite de «pra­tiques mul­tiples, géné­siques et/ou éro­tiques», d’une «scien­tia sexua­lis qui énonce ou dénonce les normes et les déviances» et d’un «ars ero­ti­ca plus ou moins carac­té­ri­sé (…), se déployant en fabu­la­tion, en textes, en chan­sons, en geste et en images.»
Le sexe pour le plaisir
Un livre éru­dit, on l’a dit, et intel­li­gent. On y croise bien évi­dem­ment le chris­tia­nisme, indis­so­ciable du Moyen Age, avec ses condam­na­tions variables des pra­tiques sexuelles (comme varie la morale chré­tienne au fil des âges) et avec son cler­gé à la chas­te­té toute rela­tive. On y découvre des époques plus per­mis­sives que d’autres; com­ment la pros­ti­tu­tion est tolé­rée, par­fois encou­ra­gée; com­ment l’homosexualité est répri­mée ou admise, par­fois à la même période mais sous des cieux dif­fé­rents. Bref, on y com­prend que la sexua­li­té est impos­sible à résu­mer. Mais que, comme l’avançait un ano­nyme à la fin du XIIIe siècle, «presque tous les hommes dési­rent le coït en rai­son du plai­sir, peu dans l’espoir d’engendrer des fils.»
Une inter­view de l’auteur 

Des hommes d'église pas toujours chastes.
Des hommes d’é­glise pas tou­jours chastes.

Hollywood

Ken­neth Anger est le petit-fils d’une cos­tu­mière de Hol­ly­wood, il a été enfant-acteur et auteur de films «à l’originalité radi­cale». Son livre, Hol­ly­wood Baby­lone, a été publié aux Etats-Unis en 1965 et en 1975 et n’avait jamais été tra­duit en fran­çais jusqu’à aujourd’hui, où il parait aux Edi­tions Tris­tram.
Il s’agit à la fois d’une his­toire de la capi­tale du ciné­ma amé­ri­cain, et de ses tur­pi­tudes. Dès les débuts, ça baise dans tous les coins, ça se drogue, ça intrigue, et ça meurt beau­coup, assas­si­né ou sui­ci­dé. Et même la reprise en main morale des années 20 ou la chasse aux sor­cières des années cin­quante n’y font rien.
Les comiques ne sont pas for­cé­ment gais une fois les camé­ras éteintes, à l’image du bon gros Fat­ty, que l’on soup­çonne d’avoir mas­sa­cré le vagin d’une star­lette avec une bou­teille de cham­pagne, à tel point qu’elle en est morte. Les stars brillent par­fois à coup de poudre, comme Bar­ba­ra La Marr, qui «tou­cha à toutes les drogues pos­sible jusqu’à son over­dose fatale à l’âge de vingt-six ans, en 1926. Bar­ba­ra conser­vait sa cocaïne dans un cof­fret posé sur le pia­no à queue; son opium était une sélec­tion Béna­rès de qua­li­té supé­rieur.» Il y a les orgies orga­ni­sées par von Stro­heim sur ses pla­teaux, les amours sau­vages de John­ny Weiss­mul­ler, l’in­so­lence de Mae West…
Christ homo et alcoolique
Ce livre res­semble à un roman noir, sauf qu’il ne s’agit pas d’une fic­tion. Il contre­dit quelque peu ceux qui pré­tendent que nous vivons une époque de débauche, et que «c’était mieux avant».
J’ai beau­coup aimé ce pas­sage, évo­quant le tour­nage du Roi des rois de Cecil B. DeMille, sen­sé redo­ré le bla­son moral d’Hollywood: «Hays était occu­pé (…) à s’assurer que H.B. War­ner, la folle qui inter­pré­te­rait le Christ, ne boi­rait pas, ni ne fume­rait ni ne jure­rait. La Vierge Marie allait d’ailleurs devoir faire une croix sur ses pro­jets de divorce.»

Mae West: "C'est un flingue que t'as dans la poche, ou t'es simplement content de me voir?"
Mae West: “C’est un flingue que t’as dans la poche, ou t’es sim­ple­ment content de me voir?”

Dans Sexua­li­tés au Moyen Age, l’auteur explique que «les phases d’expansion éco­no­mique et d’aisance sociale favo­risent le relâ­che­ment des contraintes et, à l’inverse, les périodes de contrac­tion et d’appauvrissement s’accompagnent d’un retour des contrôles et de la gla­cia­tion des mœurs.» On ne va pas vers le meilleur.

Les Lau­san­nois ont de la chance, ils peuvent trou­ver ces deux livres à la librai­rie Humus.

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