A moi de choisir ceux qui doivent mourir | 4

Le chat de la voi­sine n’arrêtait de venir emmer­der les nôtres, pas­sant sous la haie de thuyas qui sépare nos deux mai­sons. C’était une chatte. Les nôtres, des matous cas­trés. Dès qu’on enten­dait des miau­le­ments agres­sifs dans le jar­din, on savait que la chatte fou­tait le bor­del. Elle se met­tait devant la cha­tière pour empê­cher les autres de sor­tir, les souf­flait dès qu’elle les croi­sait. Une chieuse. Conti­nuer de lire A moi de choi­sir ceux qui doivent mou­rir | 4

A moi de choisir ceux qui doivent mourir | 3

L’ambiance au super mar­ché était incroyable. Des rayons vides : plus de pro­duits conge­lés, plus de pâtes, plus de boîtes de ravio­lis, plus de PQ non plus. J’ai pris ce que j’ai pu. Sans oublier les boîtes pour les chats. Cathe­rine et moi vivions au cœur d’une zone rési­den­tielle, dans une de ces petites villes qui à l’origine étaient des bourgs de cam­pagne et qui sont deve­nues des cités dor­toirs pour les classes moyennes. Conti­nuer de lire A moi de choi­sir ceux qui doivent mou­rir | 3

A moi de choisir ceux qui doivent mourir | 2

Au bureau, on avait une sta­giaire, Andrea. Ma femme me deman­dait régu­liè­re­ment si je la trou­vais jolie, avec une légère pointe de jalou­sie. Je répon­dais sys­té­ma­ti­que­ment « non ». Depuis l’é­pi­dé­mie, on tra­vaillait essen­tiel­le­ment  sur de la com­mu­ni­ca­tion de crise. Conti­nuer de lire A moi de choi­sir ceux qui doivent mou­rir | 2

A moi de choisir ceux qui doivent mourir | 1

Je n’ai pas pris ça au sérieux, au début. Encore un truc de ces cré­tins de Chi­nois, de ces bouf­feurs de chauve-sou­ris, de pan­go­lins, de pines de chiens, j’ai pen­sé. Dans le café où je prends l’apéro tous les soirs avec les copains, on rigo­lait, on trin­quait : « A la san­té du coro­na­vi­rus ! ». Un virus avec un nom de bière, ça ne fait pas trop sérieux. Conti­nuer de lire A moi de choi­sir ceux qui doivent mou­rir | 1

A moi de choisir ceux qui doivent mourir

Pour celles et ceux qui ne trouvent pas la pan­dé­mie actuelle de COVID-19 suf­fi­sam­ment anxio­gène, les Edi­tions Lubric-à-Brac Pro­duc­tions pro­posent une série de textes gla­çants. Le pre­mier est un roman écrit par Pierre Ron­pi­pal. Il s’a­git bien sûr d’un pseu­do­nyme. Tout ce que l’on peut dire de celui-ci, c’est qu’il s’a­git d’un écri­vain fran­co­phone s’a­ven­tu­rant pour la pre­mière fois du côté du pulp. Un coup d’es­sai dia­ble­ment réus­si, avec ce récit noir et déses­pé­rant. Conti­nuer de lire A moi de choi­sir ceux qui doivent mourir